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Journal d'un ségoléniste ! Et autres petites histoires !
15 novembre 2010

2012... 4. DU GOUVERNEMENT DE FACADE AU CLAN SARKOZY DE CAMPAGNE COMME LE COMBAT SEGOLENE ROYAL DEPUIS TANT D'ANNEES

Pour qu'il y eût remaniement gouvernemental en France, il eut fallu qu'il y ait auparavant un gouvernement solidaire et co-responsable devant l'Assemblée élue du peuple, conformément à la Constitution...


La feuille de route de Nicolas Sarkozy
envoyé par LCP-AN. - L'info internationale vidéo

Or, depuis 2007, la fonction de Premier ministre inventée par Richelieu n'existe plus. C'est pour cela que M. François Fillon est à ce point populaire malgré la destruction engagée sous sa responsabilité et celle de ses ministres, de  nos institutions représentatives, de nos protections sociales, du régime républicain, de la démocratie sociale comme de nos libertés - comme l'illustrent de façon paroxystique le fichier EDVIGE ou la commission Attali I. C'est pour cela aussi que Nicolas Sarkozy le garde.

De vrai gouvernement, au sens démocratique du terme, il n'en existe plus en France depuis 2007 non plus.

En effet, les autorités officielles, démocratiquement responsables - un gouvernement peut être renversé par l'Assemblée du peuple -, internationalement mises en scène - pensons au pseudo ministre des Affaires étrangères qui, en fait n'a aucun pouvoir - ont perdu sous le mandat de Nicolas Sarkozy tout pouvoir réel, à la faveur des autorités secrètes : la ploutocratie ou le clan Sarkozy d'une part, les conseillers nommés à l'Elysée, n'ayant aucune légitimité politique ni démocratique, aucun mandat du peuple d'autre part.


Ségolène Royal - Interview sur la contribution
envoyé par sandrinegarnaud. - L'info video en direct.

Comme nous l'avions vu, des éléments totalitaires sont clairement apparus dans l'exercice du pouvoir sarkozyste -violations continues de la Constitution, verrouillage des médias et contrôle de l'information, privatisation des missions des forces de police, suppression du juge d'instruction, domination d'un clan d'affaires allié au pouvoir, confusion entre la Présidence de la France et la direction du parti politique UMP etc.

L'enfumage par le feuilleton du remaniement d'un gouvernement officiel qui n'a jamais existé aura permis de faire suite à la destruction de notre système de retraite et de détourner l'attention des médias de l'affaire Sarkozy-Woerth-Bettencourt ou encore de l'affaire Karachi, mettant en cause la campagne présidentielle du mentor politique de l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine, Edouard Balladur, avec la clé des morts...


Affaire KARACHI Balladur Sarkozy Juge Renaud Van Ruymbeke
envoyé par inet. - L'actualité du moment en vidéo.


Edwy Plenel et Fabrice Arfi et l'affaire Bettencourt
envoyé par dna_web. - L'info internationale vidéo.

C'est ce qu'a immédiatement compris Ségolène Royal, s'en prenant directement à l'action du chef de l'Etat, lui opposant une alternative et dénonçant sur-le-champ le démarrage de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy.


Ségolène Royal réagit après l'intervention de N.Sarkozy
envoyé par Leila-Agic. - L'actualité du moment en vidéo.

Et les ministères-clefs pour reprendre le pouvoir en 2012, en premier lieu l'Intérieur, sont confiés à des "amis personnels" du Président-Candidat, tel Brice Hortefeux.

Idem pour l'argent public et le détournement sarkozyste de nos impôts, c'est la banquière Christine Lagarde qui continuera de s'en charger, de ruiner la France et les ministères de façade comme elle a ruiné le secrétariat d'Etat de Mme Fadela Amara ou le "Grenelle de l'Environnement" de M. Borloo, accouchant de taxe carbone et autres fadaises iniques...

HANNAH ARENDT

"L'image adéquate du gouvernement et de l'organisation totalitaires me paraît être la structure de l'oignon, au centre duquel, dans une sorte d'espace vide, est situé le chef [...]."

"La cohérente et perpétuelle division entre l'autorité secrète réelle et la prétendue représentation publique faisait du siège effectif du pouvoir par définition un mystère, et ce à un tel degré que même les membres de la clique dirigeante ne pouvaient jamais savoir avec une absolue certitude quelle était leur propre position dans la hiérarchie secrète du pouvoir."

Le_syt_me_totalitaire_de_Hannah_ArendtLa_crise_de_la_culture_de_Hannah_ArendtHannah Arendt,

"Qu'est-ce que l'autorité?" in

La crise de la culture.et

Le système totalitaire

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MARIE-FRANCE GARAUD

"Il est exact à l'époque [que] les conseillers étaient totalement des personnages de l'ombre. Un conseiller n'existe pas. On ne doit jamais pouvoir lier une idée à un conseiller. Ou cette idée est prise en compte par la personne qu'il conseille ou elle n'est pas prise en compte et elle n'existe pas."

"Il faut frotter sa tête à celle des autres." [Montaigne : "Il faut voyager pour frotter et limer sa cervelle contre celle d'autrui"]

"Des personnes libres."

"Il était hors de question d'avoir le moindre contact avec la presse."

Marie_France_Garaud

Marie-France Garaud,

ancienne conseillère spéciale de Georges Pompidou

à Matignon puis à l'Elysée,

de Jacques Chirac à Matignon,

France-Culture, 10 mai 2008

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POLITIQUE.NET

"La plupart [des conseillers des présidents de la République] sont restés inconnus du grand public. [...] Nicolas Sarkozy pousse  ses conseillers à intervenir dans les médias pour bien signifier à tous que les principales décisions se prennent avant tout à l'Elysée et non à Matignon ou dans les ministères."

politiquePOLITIQUE.NET,

Les six conseillers de Sarkozy, nouvelles vedettes des médias,

10 janvier 2008

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MICHEL PINCON ET MONIQUE PINCON-CHARLOT

"La force de l'oligarchie est énorme, elle contrôle l'économie, la finance et les médias. Ses représentants sont au coeur du pouvoir politique.

[...]

Une autre oligarchie, aux frontières remodelées, pourrait même , avec un leader de gauche comme Dominique Strauss-Kahn, permettre au néolibéralisme de se refaire une santé."

Le_pr_sident_des_riches__Enqu_te_sur_l_oligarchie_dans_la_France_de_Nicolas_Sarkozy_de_Michel_Pin_on_et_de_Monique_Pin_on_CharlMichel Pinçon et

Monique Pinçot-Charlot,

Le président des riches,

Enquête sur l'oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy

.

Que M. Sarkozy eût changé ou non de Premier ministre, qu'il eût nommé Olivier Besancenot ou Christian Clavier à Matignon, rien n'aurait changé.

Qu'il reconduise M. Fillon n'est que la preuve que la fin de l'Etat impartial, le verrouillage des médias iront s'amplifiant et que le gouvernement privatisé des conseillers élyséens auront les commandes du pouvoir, le tout en vue de 2012, prochaines Présidentielles.

Le gouvernement - sans même parler du Parlement écrabouillé, élus de gauche et même élus UMP - restera une pelure à vocation médiatique sans pouvoir, tandis que l'Elysée restera le coeur de l'oignon détenant et renfermant le pouvoir et la domination politiques réels...

L'oligarchie, la ploutocratie financière et médiatique entrera aussi en campagne, ce clan Sarkozy dénoncé depuis son expérience d'adversaire présidentielle à Nicolas Sarkozy par Ségolène Royal.

FILLON A ETE ASSASSINE... IL SERAIT RESSUSCITE?

En France, les observateurs politologiques de profession, les "éditoriologues", d'un Joffrin, qui ne connaît pas l'histoire de la gauche mais dirige Libération, d'un Elkabbach qui condamne les grèves sans en connaître l'origine à un Apathie qui crache sur la Constitution qu'il n'a jamais lu, ces spécialistes en fausses analyses "politichiennes" n'avaient pas vu, depuis l'élection de l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine à la présidence de la République, le changement de régime qu'implique le sarkozysme au pouvoir.

Il aura fallu une révision minable de la Constitution, à l'été 2008, pour alerter quelques rares observateurs. 

Le Premier ministre avait pourtant été éliminé d'entrée de jeu, dès la redéfinition sarkozienne de sa fonction comme simple "collaborateur", en contradiction crue avec la Constitution. En effet, normalement, c'est le Premier ministre et son gouvernement qui gouvernenet et mènent à bien la feuille de route donnée par le Président (art. 20), au nom de la majorité parlementaire issue des élections législatives ayant suivi la Présidentielle, responsables et donc renversables devant et par le Parlement...

En vérité, lorsque Nicolas Sarkozy redéfinit la fonction de son Premier ministre, François Fillon, comme "collaborateur" et prit sa place comme celle de tous les ministres, il avait déjà violé in concreto la Constitution.

François Fillon se plaignait même piteusement, dès novembre 2007, du refus du Président de le voir se déplacer auprès des Français...  Dans les couloirs de la radio nationale Europe1...


Fillon sur europe1
envoyé par Suchablog. - L'actualité du moment en vidéo.

Nous avions donc déjà changé de "république" dès 2007, avec un Président contrôlant tout, et ce bien avant le vote du Congrès réuni à Versailles où la Constitution sera modifiée selon le bon plaisir de Nicolas Sarkozy, aidé de son mignon "socialiste" de Jack Lang, à l'automne 2008...

Certes, seul le Premier ministre a été constitutionnellement fusillé à Versailles quand Nicolas Sarkozy modifia notre Constitution, mais les conséquences sur le bon fonctionnement des institutions et la séparation des pouvoirs, sur la continuité de l'Etat sont assez préoccupantes. Il ne s'agit pas seulement de style, contrairement à ce que tous les médias de profession ont professé...

Depuis, le Président, en plus de présider au nom de tous les Français, gouverne en effet au nom d'un parti politique, l'UMP, sans aucune responsabilité politique. Seul le gouvernement peut comme auparavant être renversé par une motion de censure, votée aux 3/5e des députés.

Le Président peut désormais pénétrer dans l'enceinte du Parlement, y asséner un discours politicien sans encourir la moindre critique - aucun débat n'étant alors autorisé - ni aucun risque politique - l'impeachment n'existant pas dans nos institutions...

Et bien entendu, le président de la République, conformément à la Constitution, a tout pouvoir pour dissoudre cette même Assemblée nationale (art. 12).

Nicolas_Sarkozy_et_Jack_Lang

Constitution_d_chir_eLa révision de la Constitution décidant que le Président gouvernait aussi bien que le Premier ministre, ne fit qu'avaliser in abstracto une pratique concrète dangereusement anticonstitutionnelle.

C'est ce que Aron, étudiant le régime nazi et des décisions politiques bien plus graves, appelait dans Démocratie et totalitarisme :

"l'arbitraire de l'acte avec la comédie de la loi (rétroactive)".

Le penseur de définir ainsi ce phénomène totalitaire :

"dans un régime autoritaire une décision prise par les gouvernants devient automatiquement une loi". Ainsi, lorsque "Hitler a fait exécuter [des] pseudo-conspirateurs [...] après coup, une loi a été votée selon laquelle les exécutions sommaires étaient conformes à la loi"...

D'autre part et ce faisant, l'Etat impartial, dont le locataire de l'Elysée était jusqu'ici le garant, a été aboli en France par Nicolas Sarkozy. En effet, menant la politique choisie par 50 + 1 % des voix du peuple, le Président s'assoit ipso facto sur les millions de citoyens n'ayant pas voté pour lui.

Pour citer à nouveau Raymond Aron, l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine a mis en place un "Etat partisan'", propre encore au gouvernement totalitaire...

Supplantant le Premier ministre, il devient à sa place le chef de la majorité conduisant la politique du pays mais ne garantissant ni plus la continuité du régime républicain, ni l'intérêt commun souverain, au dedans - unité de la République et cohésion sociale, au-dehors - indépendance nationale. L'affaissement de la fonction présidentielle aidant, le ridicule de Nicolas Sarkozy ajouté à ce mini coup d'Etat, la France en resterait durement affaiblie sur la scène européenne, les Français clairement déboussolés.

La Constitution fut ici clairement dénaturée, sans être abolie... Comme l'a rappelé Robert Badinter. Estimant que le régime virait à une forme de "monocratisme avancé".


Robert Badinter invité de RTL (16 juillet 2008)
envoyé par rtl-fr. - L'actualité du moment en vidéo.

Après le dernier remaniement, François Fillon restera donc le Premier ministre, sans réel pouvoir politique, en place, le système hyper-présidentialiste continuera, le gouvernement ne sera là que pour occuper l'espace médio-cratique.

Il était le chef de campagne du candidat Sarkozy en 2007, il le restera de 2010 à 2012... Qu'il le veuille ou non, étant mis en avant par un Président qui se fera de plus en plus amène et discret derrière lui...

Bilan de Campagne de Francois Fillon
envoyé par vincentducrey. - L'info internationale vidéo.

Le Premier ministre François Fillon fusillé à Versailles est donc ressucité dans son rôle de chef de campagne pour 2012, s'occupant encore moins qu'avant des Français et de la France...

UN GOUVERNEMENT DE FACADE

"Mieux connu à l'étranger fut le sort du vieux ministère des Affaires étrangères allemand de la Wilhelmstrasse. Les nazis épargnèrent presque tout son personnel et ne le supprimèrent évidemment jamais, malgré le maintien simultané du bureau des Affaires étrangères du parti qui datait d'avant la prise du pouvoir."

"Pour les nazis, le dédoublement des services était une question de principe et non un simple expédient pour fournir des emplois aux membres du parti."

"La seule règle sûre, dans un Etat totalitaire, est que plus les organes de gouvernement sont visibles, moins le pouvoir dont ils sont investis est grand; que moins est connue l'existence d'une institution, plus celle-ci finira par s'avérer puissante."

Le_syst_me_totalitaire_in_Les_origines_du_totalitarisme_de_Hannah_ArendtHannah Arendt

Le système totalitaire,

in Les origines du totalitarisme

La compostion du 1er gouvernement, qui se devait, sous l'autorité du Premier ministre, de conduire la politique de la nation, était très attendue après l'élection de Nicolas Sarkozy.

Personne ne fut déçu, en tout cas, pas selon les sondages d'opinion. Des hommes et des femmes, notamment issus de la diversité, à savoir d'origine extra-européenne, se voyaient promus aux plus hautes fonctions, et ce, sans considération pour leur curriculum vitae. Ainsi de Rachida Dati nommée Garde des Sceaux. Quelques grincements de voix perlèrent malgré tout, à droite notamment.

Jusqu'à ce que tout le monde s'aperçoive qu'elle exécutait à la lettre le programme du conseiller Justice de l'Elysée, Patrick Ouart, quitte à remettre en cause comme jamais l'indépendance de l'Autorité Judiciaire (avant 2007 garantie par l'art. 4 de la Loi constitutionnelle du 3 juin 1958 et l'art. 64 de notre Constitution...).

Ce gouvernement, en fait, faisait la promotion de personnalités médiatiques, à valeur télégénique ajoutée, mais dépourvues et de compétences et donc de pouvoir. Le tout résidant au palais de l'Elysée...

Surtout, l'ouverture-imposture menée par Nicolas Sarkozy, à savoir l'appel à des personnalités médiatiques de gauche, dont certaines, tel Bernard Kouchner, avaient fait campagne contre lui et pour la victoire de la socialiste Ségolène Royal, n'allait en rien déboucher sur une "politique d'ouverture". Mais sur l'intégration au sein même d'un gouvernement non solidaire de personnes dénuées de pouvoir et acculées à appliquer un programme politique de droite dure...

L'opposition, à savoir principalement, les socialistes et la gauche, étaient virtuellement, fictivement aux côtés du Président : Fadela Amara, issue de la gauche féministe et laïque, pestant inutilement sur les plateaux de télévision contre l'imposition de tests ADN aux immigrés légaux :

LA POLEMIQUE DE FADELA AMARA.
Vidéo envoyée par jamservant1

Rama Yade, qui choisit, non pas une option idéologique mais le futur gagnant des élections au vu des sondages - pour défendre la "cause des Noirs" -,


Rama Yade
envoyé par Bondy_Blog. - L'info video en direct.

... déclamant sur les ondes son opposition à la venue en grande pompe du dictateur libyen Kadhafi :

Rama Yade
Vidéo envoyée par sarkonnexion

...ou encore Bernard Kouchner, avouant piteusement son malaise relatif à cette venue : toutes ces personnes manifestèrent une désapprobation dans les médias mais demeurèrent solidaires du gouvernement et du Président et ne démissionnèrent pas.

Or le principe de la solidarité gouvernementale découle de la Constitution, qu'on le veuille ou non, que ce soit de son esprit, de sa lettre, de sa jurisprudence ou de la tradition républicaine :

La Constitution, que beaucoup de ces personnalités au pouvoir semblent mépriser, à l'image du président Sarkozy, est de toute façon claire s'agissant de la responsabilité collective du gouvernement : 

· article 20: "[Le gouvernement] est responsable devant le Parlement dans les conditions et suivant les procédures prévues aux articles 49 et 50. 

· article 49: Le Premier Ministre, après délibération du Conseil des Ministres, engage devant l'Assemblée Nationale la responsabilité du Gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale.

· article 50: Lorsque l'Assemblée Nationale adopte une motion de censure ou lorsqu'elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du Gouvernement, le Premier Ministre doit remettre au Président de la République la démission du Gouvernement. 

· L'Assemblée Nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d'une motion de censure. Une telle motion n'est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l'Assemblée Nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure qui ne peut être adoptée qu'à la majorité des membres composant l'Assemblée. Sauf dans le cas prévu à l'alinéa ci-dessous, un député ne peut être signataire de plus de trois motions de censure au cours d'une même session ordinaire et de plus d'une au cours d'une même session extraordinaire.

· Le Premier Ministre peut, après délibération du Conseil des Ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l'Assemblée Nationale sur le vote d'un texte. Dans ce cas, ce texte est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l'alinéa précédent".

Mais en vérité, et comme l'écrivait Arendt, dans ce régime sarkozyste, plus les ministres sont "visibles" et, en l'occurence sont non solidaires et cacophoniques, moins ils ont de pouvoir par rapport aux "autorités secrètes". Peu importe leur solidarité face au peuple, peu importe leur réponsabilité démocratique, puisqu'ils ne sont que "de façade"...

Kadhafi jusqu'à la lie
Vidéo envoyée par RollingPat

Il s'agissait de faire croire aux citoyens que toutes les sensibilités étaient incluses au gouvernement par le nouveau Président, alors que leurs pleurnicheries médiatiques n'avaient aucun, mais absolument aucun effet politique. Qu'ils soient de gauche, de droite, fans de rap ou autre n'avait aucune conséquence sur le programme politique appliqué de la nouvelle droite sarkozienne, antirépublicaine...

Le malaise le plus palpable fut révélé par la chaîne France 24. Bernard Kouchner y était invité et le reportage le présentant mentionnait le peu de pouvoir qu'il détenait pour conduire les Affaires étrangères de la France face au conseiller de Nicolas Sarkozy : Jean-David Lévitte.

La colère noire du ministre, puis la "démission" obtenue par lui du journaliste l'ayant offensé, témoignent amplement de ce fait : le gouvernement n'est que de façade.

Bernard kouchner enerver sur France 24
Vidéo envoyée par hakan67100

En vérité, les décisions se prennent ailleurs, loin de la responsabilité qu'un gouvernement doit assumer, au risque d'être renversé, devant le Parlement : à savoir chez les conseillers de l'Elysée... Et pas seulement s'agissant du ministère hautement sensible des Affaires étrangères.

Le projet de création d'un conseil national de la Sécurité au sein même du palais présidentiel est à cet égard époustouflant ! Les ministres des Affaires étrangères, de la Défense ou encore de l'Intérieur, se voyant dépouillés de leurs prérogatives par un "conseil" politiquement irresponsable et hors d'atteinte du Parlement, donc du peuple...

Dans le même sens, les décisions du Président de la République sont assénées telles des oukases, sans même que les ministres concernés, n'en aient été informé : ainsi de la suppression de la publicité sur la télévision publique, que la ministre de la Culture et de la Communication, dont tout le monde a oublié le nom, Christine Albanel [NDLR] apprit comme tous les Français le 8 janvier 2008, lors d'une conférence de presse élyséenne !

D'où également ces déplacements inopportuns et houleux de Nicolas Sarkozy, par exemple en Bretagne auprès des pêcheurs, en lieu et place de son ministre de l'Agriculture et de la Pêche !

Sarkozy prêt à se battre contre un pêcheur
Vidéo envoyée par allcurious

D'où encore les couacs à répétition dans la gestion gouvernementale des affaires courantes du pays, les démentis des ministres par l'Elysée - Président ou conseillers, par Matignon ou par d'autres ministres en fait non solidaires des autres, contrairement à ce que stipule la Constitution...

Couacs et cacophonie à droite
Vidéo envoyée par Rive-gauche

En fait, depuis, il n'y a plus de gouvernement responsable en France... D'où la difficulté pour l'opposition de faire son travail, seule l'ex-candidate socialiste à la présidentielle pouvant légitimement s'attaquer frontalement au Président élu... S'opposer à des ministres sans pouvoir étant chose malaisée !

Pagaille institutionnelle dénoncée récemment comme une "crise" par Ségolène Royal, dès lors que les ministres sont en désaccord absolu avec le Président qui les a nommés et les ministres avec lesquels ils sont solidaires, mais qui restent tout de même en fonction...

Bernard Kouchner toujours, selon Le Nouvel Observateur du 7 octobre 2010, aurait ainsi écrit à Nicolas Sarkozy une lettre de démission faisant état de son désaccord avec "l'inflexion sécuritaire" du gouvernement et, s'agissant du déplacement du pouvoir du gouvernement vers les autorités secrètes, des "humiliations" constantes subies par lui et venant "des conseillers" de l'Elysée...


Remaniement : Kouchner sait qu'il quittera le gouvernement
envoyé par Nouvelobs. - L'info video en direct.


Ségolène Royal : 'Il y a une crise institutionnelle majeure"
envoyé par segolene-royal. - L'info video en direct.

Après ce remaniement dont la lenteur était proportionnelle au besoin élyséen de détournement de la véritable information, l'enfumage de l'ouverture-imposture aura pris fin pour laisser place à la propagande du Président-Candidat.

Les faux ministres ou sous-ministres qu'étaient Bernard Kouchner, Hervé Morin, Fadela Amara, Rama Yade, Jean-Louis Borloo etc., ne diront plus quoi que ce soit de déplaisant à l'égard du Chef.

Les ministres les remplaçant seront aux ordres pour la campagne, tandis que les conseillers continueront de gérer la ruine de la République et des Français eux-même, dans ce système qui perdure depuis 2007 : la république privatisée des conseillers...

LA REPUBLIQUE PRIVATISEE DES CONSEILLERS

Pour commencer, nous dévoilerons, avec Rue89, la liste des véritables détenteurs du pouvoir efficient, en sarkozie :

  • Secrétaire général : Claude Guéant
  • Conseiller spécial du président de la République : Henri Guaino, auteur du discours de Dakar instultant les Africains
  • Conseillers du président de la République : Raymond Soubie manageant l'abolition de la retraite à 60 ans
  • Conseiller diplomatique et sherpa : Jean-David Levitte, contrôlant Kouchner et les Affaires Etrangères
  • Secrétaire général adjoint : François Pérol : nommé en 2009 par Nicolas Sarkozy à la tête de l'établissement bancaire fusionnant Banques populaires et Caisses d'épargne
  • Directrice de cabinet : Emmanuelle Mignon, virée après ses multiples dérapages...
  • Conseillers à la présidence de la République pour la Justice, impliqué dans l'affaire Sarkozy-Woerth-Bettencourt et ennemi juré de Rachida Dati car en charge de la surveiller pour l'Elysée : Patrick Ouart.

La_crise_de_la_culture_de_Hannah_Arendt"La cohérente et perpétuelle division entre l'autorité secrète réelle et la prétendue représentation publique faisait du siège effectif du pouvoir par définition un mystère, et ce à un tel degré que même les membres de la clique dirigeante ne pouvaient jamais savoir avec une absolue certitude quelle était leur propre position dans la hiérarchie secrète du pouvoir."

"Le pouvoir réel est là où le secret commence", écrivait Hannah Arendt, à propos du gouvernement totalitaire, dans Qu'est-ce que l'autorité?

A contrario, dans un régime démocratique : "Un conseiller n'existe pas. On ne doit jamais pouvoir lier une idée à un conseiller. Ou cette idée est prise enMarie_France_Garaud_par_Tina_Merandon compte par la personne qu'il conseille ou elle n'est pas prise en compte et elle n'existe pas".

Telle était la déclaration, faite en pleine "sarkozie" de la conseillère spéciale de Georges Pompidou avant d'être, avec Pierre Juillet, la mentor de Jacques Chirac.

Pour cette juriste de formation, qui aimait le pouvoir, mais selon Jean-Pierre Soisson, dans l'ombre, un conseiller n'avait aucune légitimité démocratique. Non élu, nommé, irresponsable par essence, le conseiller a pour adage : "hors de question d'avoir le moindre contact avec la presse"....

La responsabilité politique, avec les risques encourus, relève normalement des femmes et des hommes politiques mandatés par le peuple et, en premier lieu, du président de la République, du gouvernement et des ministres...

Or, Nicolas Sarkozy a changé les règles en privatisant la république et en donnant une légitimité médiacratique et, dans notre société de masse de consom-munication, politique, à ses amis conseillers.

L'exemple le plus scandaleux de cette privatisation apparut dès le début du mandat de Nicolas Sarkozy avec le nauséabond discours néo-colonial de Dakar en 2007.

Discours raciste de sarko à dakar - 26 juillet 2007
Vidéo envoyée par henneji

Ce discours insultant comme jamais les Africains, le Président le prononça au nom de la France et le signa de sa signature présidentielle.

Pourtant, une fois le scandale déclenché, il refusa d'en assumer la responsabilité politique - qui l'aurait conduit à prononcer des excuses officielles.Il fit tout pour que l'on rendît responsable le conseiller qui avait rédigé cette diatribe anti-africaine : M. Henri Guaino.

Ce qui lui permit d'échapper à la polémique.

Ainsi, lorsque le très moralisateur "philosophe", Bernard-Henri Lévy fustigea le discours "raciste" de Dakar, il exonéra la responsabilité présidentielle pour mieux accuser Henri Guaino de "racisme", et préserver Nicolas Sarkozy de tout soupçon...

Dès lors, en terre étrangère comme en France, le Président devenait politiquement irresponsable, pouvant dire tout et n'importe quoi... Grave dérive antirépublicaine.

BHL traite Guaino de raciste !
Vidéo envoyée par Ben-Yehuda

En février 2008, la directrice de cabinet du Président Sarkozy, Emmanuelle Mignon - qui avait eu l'horrible idée de faire parainner un enfant juif assassiné sous Vichy par chaque élève de CM2 -, se transformant en ministre de l'Intérieur et des Cultes, annonçait quant à elle que le problème des sectes n'existait pas...

Ce mode de gouvernement enclenché est toujours en place aujourd'hui, et ce sur tous les sujets. Les conseillers du Président, tel le très médiatique Henri Guaino - n'hésitant pas à s'exhiber avec sa famille dans Paris-Match -, ou encore le Secrétaire général de l'Elysée, outrepassant ses fonctions administratives, Claude Guéant, s'amusant à annoncer des projets de loi, voire à contredire au nom du Président, les ministres pourtant seuls responsables devant la représentation élue.

Henri Guaino, tancé par un député socialiste sur son comportement antidémocratique, théorisait pour se défendre, la fausse idée selon laquelle sa liberté d'expression serait la même que celle de tout citoyen, mélangeant son statut professionnel et ses droits civiques...

L’avocat de Sarko : réponse à Pierre Moscovici
Vidéo envoyée par Marianne2fr

La confusion des autorités, propre, selon Arendt, aux régimes totalitaires, le pouvoir réel dévolu aux "autorités secrètes" - que sont précisément les conseillers nommés et non élus - sont donc devenus, dans l'indifférence générale, des modes de gouvernement "légitimes" sous Nicolas Sarkozy...

En Une du Monde, le 28 février 2009, le conflit entre le "gouvernement de façade" et les "autorités secrètes", entre la couche apparente de l'oignon et le noyau du pouvoir, fut enfin mentionné.

Un ministre de gémir :

"Il faut reconstituer un gouvernement, un vrai [ NDLR : gouvernant donc effectivement et en assumant la responsabilité, et non de façade], et placer un écran entre le président et les événements".

Grave exhortation, témoignant de la dérive du pouvoir présidentiel.

Le grand quotidien du soir de décrire le conflit entre les sources d'autorité : "M. Sarkozy malmène ses ministres, les fait recadrer par Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée : la ministre des finances, Christine Lagarde, en a fait les frais à l'automne 2007, puis ce fut le tour, fin 2008, de la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, Rama Yade"...

En fait Le Monde pointait là l'impotence de "la prétendue représentation publique", pour reprendre les termes de Arendt, supplantée par l'autorité secrète mais médiatisée de conseillers nommés par le "Prince", démocratiquement irresponsables.

Mais le problème est très profond, le Président étant lui-même, bien que très puissant, irresponsable politiquement...

Les ministres, dans ce montage, sont réduits à "pelure d'oignon", le noyau du pouvoir réel étant préempté par le palais de l'Elysée.

Le 1er juillet 2010, le Secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, devenu par magie ministre de l'Identité nationale et de l'immigration choisie/subie, annonçait l'expulsion par charters d'Afghans en danger de mort dans leur pays... Loin de l'Assemblée nationale bien sûr... Les studio de radio étant devenues plus puissants que l'Assemblée nationale ou le Sénat ou le débat démocratique est censé avoir lieu...


Claude Guéant confirme des charters d'Afghans
envoyé par Nouvelobs. - L'actualité du moment en vidéo.

Récemment encore, c'est bien le conseiller aux Affaires sociales du Président de la République, irresponsable devant le Parlement, qui venait justifier la promulgation expresse de l'abolition du droit à la retraite à 60 ans.

Le pouvoir évitant ainsi le débat parlementaire démocratique houleux qui avait eu lieu entre le ministre en charge du dossier, Eric Woerth et l'opposion des députés de gauche... En toute illégitimité tranquille...


"Pas de raison que la réforme traîne"
envoyé par Europe1fr. - L'info video en direct.

VERS UN CLAN SARKOZY DE CAMPAGNE

Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur de campagne? Via Brice Hortefeux...

Le ministère régalien le plus puissant politiquement de France est bien entendu celui de l'Intérieur. Celui-ci fut transformé en QG de campagne présidentielle par Nicolas Sarkozy, dès son entrée en fonction en juin 2005, alors qu'il avait été élu fin 2004 Président du premier parti de droite, fondé par Jacques Chirac, l'UMP.

C'est depuis ce ministère notamment que M. Sarkozy, passant par-dessus le respect de la Constitution comme des hiérarchies et des conventions publiques républicaines, s'attellera à empêcher Dominique de Villepin de se présenter à la Présidentielle de 2007 et mènera une guerre d'une vulgarité inouïe à l'encontre du chef de l'Etat...

Il avait déjà commencé, au lieu de s'occuper de ses dossiers et des problèmes des Français, en tant que ministre de l'Economie et des Finances, à se servir de ses fonctions ministérielles à des fins de pure conquête médiacratique de l'opinion... Quitte à injurier pour mieux s'en démarquer le président de la République qui l'avait nommé.

Son voyage en Egypte en 2003 pour demander l'aval de l'imam sunnite Al-aZhar, s'agissant d'une loi relative à l'interdiction des signes ostensibles religieux au sein de l'école publique de la République, montrait que Nicolas Sarkozy piétinait ostensiblement le principe de la souveraineté du peuple français, comme la laïcité de la République - il était en vérité déjà soucieux, pour 2007, d'obtenir toutes les voix, y compris celles des promoteurs du port du voile à l'école, de leurs familles, de leurs quartiers etc. Le tout comme si un imam avait autorité ou légitimité sur le peuple français et sur la promulgation des lois en France...

Au lieu d'être au service de la République, il se servait déjà de ses fonctions de ministre à des fins carrériéristes, instaurant le "ministère de campagne"...

Suscitant le dit "rappel à l'ordre", en fait républicain et l'ire d'un Jacques Chirac méprisé par sa créature... Sur un sujet considéré, même en période de cohabitation, comme du ressort présidentiel, à savoir le budget de la Défense... et les sarcasmes certes drôlatiques mais comme toujours aveugles sur la gravité de la situation du 1er secrétaire du Parti socialiste d'alors, M. François Hollande...

Le second problème et abscès avec le Président de la République était bien plus grave. En effet, c'était un problème d'ordre démocratique, un "conflit d'intérêts", en langage juridique pommadé. M. Sarkozy étant à la tête du parti politique majoritaire et en même temps ministre d'Etat... Les prémisses de ce que Raymond Aron appelait "l'Etat partisan" propre au totalitarisme.

En tant que ministre de l'Intérieur en campagne, renommé en 2005, il multipliera les coups fourrés, l'omnipotence médiocratique, mènera des actions antirépublicaines pour mieux préparer sa campagne présidentielle de 2007 :

  • il bafoue l'indépendance de l'Autorité judiciaire lors de l'Affaire Nelly Cremel en exigeant des sanctions contre le juge d'application des peines, pour mieux encore une fois instrumentaliser un  fait-divers de récidive criminelle comme il le fera à de multiples reprises...

  • il sera en partie l'étincelle mettant le feu aux poudres encore fumantes d'une partie violente de la jeunesse masculine des banlieues difficiles de France en 2005, déclarant qu'il les "nettoierait au kärcher" et qu'il les "débarrasserait des bandes de racailles", le tout après avoir convoqué une flopée de caméras, la démocratie selon lui ayant lieu dans les médias et non à l'Assemblée nationale

  • lors des grèves anti-CPE en 2006, il encouragera les manifestants hostiles au Premier ministre Dominique de Villepin qui assumait au nom de l'ensemble du gouvernement constitutionnellement solidaire et responsable devant le peuple, alors qu'il avait été pour part à l'orgine de ce projet mal ficelé "pour l'emploi des jeunes"...

Malgré un bilan piteux, Nicolas Sarkozy, fort de ces coups médiatiques et de ses fréquentes apparitions télévisées, de ces réseaux de Neuilly-sur-Seine, de l'usure du pouvoir chiraquien aura, depuis le ministère de l'Intérieur tout pouvoir pour entamer une campagne présidentielle d'une violence inouïe en 2007.

Et c'est bien pour cela qu'aujourd'hui, c'est Brice Hortefeux, son ami d'enfance, qui est nommé à ce poste hyper-stratégique.

Ce_que_je_saisComme le conte Charles Pasqua dans ses Mémoires, Ce que je sais, à propos de l'Intérieur :

"Nulle part autant que dans ce ministère on ne ressent ce qu'est le pouvoir régalien : il est le coeur de la République. Sur un plan strictement politique, j'ai le sentiment d'être placé au coeur du dispositif, du plan de bataille du gouvernement, et je suis convaincu de pouvoir peser sur le cours choses [...]".

Ainsi, le ministre de l'Intérieur a le contrôle - grâce à un contact direct, en fluxs tendus - du corps préfectoral, de la mobilisation des préfets au service des projets du gouvernement, même en période de cohabitation, quand le Président de la République est l'opposant politique au gouvernement. C'est lui qui propose leurs nominations au chef de l'Etat et détient in concreto la faculté de les muter si nécessaire. C'est aussi lui qui détient la fameuse organisation de la carte électorale, hautement sensible !

Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, on aura eu droit à moult mutations infondées de préfets, pour des raisons ineptes et d'ordre politiciennes telle que la présence de manifestants lors d'un déplacement présidentiel... C'est dire que l'Elysée, dans ce cas, contrôlait directement le ministère de l'Intérieur.

Charles Pasqua, toujours dans ses Mémoires, nous narre son arrivée place Beauvau : "la masse d'informations, de requêtes, de demandes de décisions toutes plus urgentes les unes que les autres, touchant à l'organisation et au fonctionnement de l'administration du territoire, aux relations avec les collectivités régionales, départementales, locales, à la préparation des lois, décrets et règlements, en passant par la sécurité publique, son organisation, son commandement, la Sécurité civile, la gestion des catastrophes naturelles, incendies, inondations, risques liés au nucléaire, les problèmes politiques, les élections de toute nature, les relations avec les partis politiques, leur financement".

C'est dire la dimension stratégique, à tous niveaux, sans oublier le contrôle de la police, de la Direction de la Sécurité du Territoire, les Renseignements Généraux - l'espionnage -, le RAID et la Brigade criminelle, du poste de ministre de l'Intérieur. L'étendue des informations relatives à la situation politique est assez incroyable.

A ce titre, il faut comprendre que le ministre de l'Intérieur est potentiellement plus puissant que le Premier ministre voire que le Président de la République, s'il choisit de pratiquer la rétention d'informations.

Lorsque François Mitterrand se voit obligé de nommer dans le gouvernement de droite de Jacques Chirac, lors de la 1ère cohabitation de 1986, le "terrible Charles Pasqua", il sait qu'il devra multiplier les contacts informels, créer une relation implicite de complicité... Pasqua de rapporter qu'un "un membre de [son] cabinet transmettait mes projets à Michel Charasse, au fur et à mesure de leur avancement, afin que le Président en soit informé." De raconter aussi qu'il découvrait la cellule antiterrorsite de l'Elysée, censée restée secrète:

"créé en 1982 par la volonté de François Mitterrand [la cellule antiterroriste de l'Elysée] rassemblait des hommes venus de tous les horizons et de tous les services dans le but affiché de mener une guerre implacable contre le terrorisme. [Mais] elle allait s'abîmer des années durant, suivant des instructions venues du plus haut niveau de l'Etat, dans un travail d'écoute téléphonique ou de collecte de prétendues informations aussi ridicule et inutile qu'en grande partie illégal".

Mais pour rassurer ses lecteurs, Charles Pasqua assure qu'il respecta la hiérarchie institutionnelle, lorsqu'il évoque le travail de "nounous présidentielles" des agents de la cellule il écrit : "Je refusai [...] de faire état d'éléments concernant la vie privée du chef de l'Etat, de la même manière que je refuserais, ultérieurement, de partager ou d'exploiter ce genre d'informations le concerant, dans l'intérêt supérieur du pays". Mais factuellement, Charles Pasqua avait donc la possibilité de fragiliser au coeur le Président de la République en dévoilant l'existence de cette cellule antiterroriste comme des écoutes auxquelles elle devait se livrer des années durant pour protéger la vie intime de François Mitterrand...

A propos de la prise des otages au Liban, Charles Pasqua apprit que la cellule élyséenne négociait depuis des années! Lors de la seconde cohabitation, à nouveau ministre de l'Intérieur, il écrit à propose du suicide de Pierre Bérégovoy que "mes [mis en italique par moi] services m'assurèrent que, depuis la défaite de la gauche aux élection législatives, le président de la République et les principaux dirigeants du Parti socialiste avaient coupé tout contact avec Pierre Bérégovoy. L'ancien Premier ministre n'avait pas supporter, semble-t-il, d'être abandonné et rejeté".

Depuis la place Beauvau, tout était donc sous contrôle, par-delà les informations délivrées ou non par le palais de l'Elysée...

Choix politique décisif, sur l'arrestation du terroriste international Carlos en 1994, "je n'informerai le Premier ministre et le président de la République qu'après l'arrivée de l'avion sur notre sol". C'est dire le pouvoir de gestion de l'information sur des questions aussi importantes que la Sécurité du territoire ou l'élimination d'un des plus grands terroristes au monde qui appartient en France à un ministre de l'Intérieur...

Nicolas Sarkozy, à son tour à l'Intérieur, sous la Présidence de Jacques Chirac, passera son temps à affronter et à escrimer avec l'Elysée et le Premier ministre, notamment dans la période pré-Présidentielles de 2007, nous l'avons vu. Mais il se servira de surcroît de ce poste et des moyens qu'il lui conférait directement contre son adversaire socialiste à la Présidentielle, Ségolène Royal...

Ainsi cette dernière, affrontant un ministre de l'Intérieur en poste - et ce jusqu'au 19 mars 2007 ! -, équipera-t-elle son QG de campagne d'anti-mouchards, pour éviter tout espionnage. Nicolas Sarkozy, lors du rituel débat de l'entre-deux-tours, ne se gênera pas, à l'occasion d'une joute sur la fiscalité, d'attaquer Ségolène Royal sur la situtation de son couple, inconnue des électeurs, pour mieux la destabiliser...

Les étranges cambriolages dont la candidate de la gauche à la Présidentielle puis l'opposante en chef du Président Sarkozy fut victime laissent autant d'interrogations relatives à la réapparition des barbouzes ou des "officines" aux ordres d'un pouvoir se sentant menacé...


Ségolène Royal sur RTL 10 juillet 2008
envoyé par Desirs-dAvenir-Vaulx. - L'info video en direct.


Royal : son cambriolage, le clan Sarkozy, Betancourt
envoyé par ZappeurLePost. - L'info video en direct.


"S.Royal cambriolée : Peut-être un fait politique"
envoyé par rtl-fr. - L'info video en direct.

Comment verrouiller pour la campagne de 2012 le ministère de l'Intérieur, au service de l'Elysée et de Nicolas Sarkozy? Comment étouffer l'affaire Karachi - entre autres - qui jouera à plein très bientôt avec les cambriolages chez les journalistes investiguant sur ces affaires : Mediapart, Rue89 dernièrement?

Evidemment en y maintenant Brice Hortefeux, ami intime du Chef de l'Etat-Candidat. Nicolas Sarkozy demeure donc ministre de l'Intérieur pour les années 2010-2011-début 2012...

Juppé, agent électoral auprès de la droite chiraco-villepino-gaullienne...

Le gouvernement de campagne devra aussi inclure les miasmes du chiraquisme et d'une droite républicaine en fait détruite depuis des années par Nicolas Sarkozy. D'où la nomination, pour mieux désarçonner Dominique de Villepin, les villepinistes et chiraquiens proclamés, de Alain Juppé à la Défense, propulsé ministre d'Etat, annoncé au 1er rang du dernier gouvernement ! Comme l'a souligné Ségolène Royal, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac a même annoncé lui-même qu'il revenait au gouvernement sous Sarkozy pour préparer 2012 (sic). Il s'agit évidemment, pour Nicolas Sarkozy, de se désarkozizer en façade pour mieux procéder à l'ablation d'un électorat de droite qui lui exprime journellement son désaveu...

Alain Juppé aura pour tâche la reconquête de l'électorat paléo-gaulliste et post-chiraquien... Et empêcher tout scénario d'un meurtre politique de Nicolas Sarkozy, dont le bourreau viendrait de son propre parti !


Sarkozy, "seul candidat qui puisse gagner"
envoyé par Europe1fr. - L'info video en direct.

Nicolas Sarkozy, ministre des Finances de campagne? Via Christine Lagarde...

La banquière Christine Lagarde est évidemment reconduite dans ce gouvernement de campagne. Celle qui a procédé à la première mesure fondatrice du sarkozysme au pouvoir, la loi TEPA comprenant l'élargissement du bouclier fiscal, la défiscalisation des heures supplémentaires sans oublier la fin des droits de succession, même pour les plus riches et les plus gros possédants du pays.

Personnage atone, quasiment nonchalante, munie d'une expertise prétendument internationale en matière d'économie, elle exécute depuis 2007 les ordres de l'Elysée, allant jusqu'à affirmer à l'Assemblée nationale dans son 1er discours qu'il fallait "réhabiliter l'argent". En campagne, Christine Lagarde régira les coupes claires ou sombres ici et là, ordonnées par le Président-Candidat, comme elle l'a fait jusqu'alors. Ainsi les ministères de l'Environnement, le Secrétariat d'Etat de Fadela Amara avaient été ruinés et s'étaient retrouvés sans objet, au détriment des banlieues, dont les problèmes n'ont d'ailleurs faits qu'empirer gravement.

L'argent n'est pas que le nerf de la guerre, il est celui des politiques publiques et des arbitrages politiques, au sens national du terme. En réalité, l'Elysée continuera de manoeuvrer derrière ou avec Mme Lagarde jusqu'en 2012...

Le maintien de ce personnage est d'ailleurs également révélateur de l'autre dimension de la puissance de frappe duLe_pr_sident_des_riches__Enqu_te_sur_l_oligarchie_dans_la_France_de_Nicolas_Sarkozy_de_Michel_Pin_on_et_de_Monique_Pin_on_Charl sarkozysme : à savoir l'oligarchie financière qui domine les médias en France. Christine Lagarde en fait évidemment partie, "de 2005 à 2007 [elle] était à la tête du cabinet Baker and McKenzie aux Etats-Unis", comme le rappellent Pinçon et Pinçon-Charlot dans Le président des riches, Enquête sur l'oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy.

Mme Lagarde symbolise et matérialise, au 4e poste de l'Etat, la mondialisation financiarisée. Elle est l'ancienne dirigeante du 1er cabinet d'avocats d'affaires du monde, 73e femme la plus influente de la planète selon Forbes, membre de nombreux réseaux rassemblant l'élite financière du monde...

Le CAC 40 étant presque une blague pour elle, Nicolas Sarkozy ne pouvait que la reconduire tant celui-ci dépend et vice versa des milieux d'affaires. Le tout malgré son bilan nullissime...


Bercy à l'américaine - (20/06/07)
envoyé par zeloise. - L'info internationale vidéo.

L'oligarchie de combat

Christine Lagarde fait donc pleinement partie de ce que Ségolène Royal dénonce depuis des années, en 1993, "l'Etat-RPR", avec ses réseauxpolitico- financiers, en France et en Afrique notamment,


Ségolène en 1993 déjà au top
envoyé par galliju. - L'actualité du moment en vidéo.

... en 2008 le clan Sarkozy, avec la mainmise sur les médias via la suppression des recettes publicitaires sur les chaînes publiques au profit des chaînes privées possédées par les amis de Nicolas Sarkozy


Pour Royal, Sarkozy est le "commentateur de son inaction"
envoyé par rue89. - L'actualité du moment en vidéo.

... et sur la finance et le pouvoir de l'argent en général...


Ségolène Royal - Interview sur la contribution
envoyé par sandrinegarnaud. - L'info internationale vidéo.

La mise sous contrôle des médias est d'ailleurs analysée par dans Le président des riches, comme coextensif de la domination linguistico-économique de ce qu'ils analysent comme étant une véritable "oligarchie" :

"Parmi les armes dont disposent les puissants, il faut ajouter à la force physique et à la propriété des moyens de production, le savoir et notamment celui de la finance mathématisée. Le glaive et l'usine perdent de leur efficacité au profit des logiciels, des mathématiques et des ordinateurs."

Car pour endormir le peuple, panem et circenses,

"pour que le néocapitalisme et les nouvelles castes de la société de masse de consom-munication soient acceptées, "pour que cela soit accepté et acceptable, il faut encore que les puissants du monde investissent dans les médias pour contrôler les cerveaux".

D'où la puissance de frappe, que Ségolène Royal a pu mesurer pendant la campagne présidentielle de 2007, d'une oligarchie sarkozyste que Pinçon et Pinçon-Charlot, décrivent, en partant de "l'acte fondateur du sarkozysme" :

"Dans la nuit du 6 au 7 mai 2007, un grand conseil de guerre se réunit au Fouquet's Barrière, un nouveau palace parisien. Nicolas Sarkozy y fête son élection au milieu de ses amis du CAC 40. Une victoire qui est aussi celle des patrons de presse, de politiciens, de vedettes du showbiz et de sportifs célèbres. Deux points communs dans ce patchwork surprenant : la richesse des participants et leurs liens avec l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine".

La_nuit_du_Fouquet_s_de_Ariane_Chemin_et_de_Judith_PerrignonCette nuit du Fouquet's, Ariane Chemin et Judith Perrignon, l'avaient également interprété comme antirépublicaine, car le soir même d'une victoire présidentielle électorale et normalement populaire, comme oligarchique aussi :

"Jamais si petit espace n’aura rassemblé, sur quelques mètres carrés, telle aristocratie du capitalisme".

"Ce soir de victoire, ils sont les maîtres du monde. Un Yalta est possible".

"Frères, parents et enfants, par moitié ou par alliance, demi-sœurs par le père, belles-filles et entrelacs de parentèle se mélangent aux gloires du sport comme de la finance".

Etaient invités au Fouquet's Barrière :

  • Dominique Desseigne : président du conseil de surveillance et du comité de stratégique du Groupe d'hôtels de luxe et de casinos Barrière

  • Vincent Bolloré : président de Havas et du Groupe Bolloré, présent dans moult conseils d'administration dans la logistique et les transports, possédant les médias de masse télévisée : Direct 8, les gratuits Direct Soir et Matin Plus

  • Martin Bouygues, parrain du dernier fils du Président et témoin de son second mariage avec Cécilia, patron de Bouygues au CAC 40, BTP, immobilier, télécommunications, médias

  • Bernard Arnault : PDG de LVMH, 1ère fortune de France et intime du Président

  • Serge Dassault : avionneur, logiciels industriels, détenteur à 100% de l'hebdomadaire de droite Le Figaro

  • Jean-Claude Decaux, patron du numéro 1 mondial de mobilier urbain

  • Paul Desmarais et Albert Frère possédant 48% du Groupe Bruxelles Lambert, actionnaire de Total, Suez, Lafarge

  • Nicolas Bazire : haut responsable de LVMH

  • Le banquier Antoine Bernheim

  • Alain Minc, proche de Martine Aubry

L'apport considérable de l'étude du Président des riches consiste en une ample définition de l'oligarchie, intégrant etLe_pr_sident_des_riches__Enqu_te_sur_l_oligarchie_dans_la_France_de_Nicolas_Sarkozy_de_Michel_Pin_on_et_de_Monique_Pin_on_Charl menaçant, noyautant la vie politique et la chose politique elles-mêmes. Tout comme Hannah Arendt l'avait fait, dans L'Impérialisme, s'agissant de l'émancipation politique de la bourgeoisie avec pour impact la destruction de l'Etat-nation et la montée en flèche des impérialismes puis des totalitarismes, écrivant :

L_imp_rialisme_de_Hannah_Arendt"Quand, [...], les hommes d'affaires devinrent des politiciens et qu'ils se virent acclamés au même titre que des hommes d'Etat, alors que les hommes d'Etat n'avaient pas pris au sérieux que s'ils parlaient le langage des hommes d'affaires couronnés par le succès et pensaient en terme de continents, ces pratiques et ces procédés qui étaient ceux des particuliers se transformèrent peu à peu en règles et principes applicables à la conduite des affaires publiques.

Ce processus de réévaluation qui a commencé [...] et qui se poursuit encore aujourd'hui est né avec la bourgoisie en matière de politique étrangère et ne s'est étendu que lentement à la politique intérieure."

A l'émancipation politique de la bourgeoisie d'affaires au XIXe siècle et à ses dégâts sonne comme en écho l'émancipation politique aujourd'hui de l'oligarchie financière et rentière mondialisée :

"Lorsque tous les pouvoirs sont entre les mains de personnes qui entretiennent des liens étroits et forment un groupe de fait, on peut parler d'oligarchie. La politique, les entreprises, la finance, les médias, le marché de l'art sont contrôlés par des agents sociaux qui se connaissent et se reconnaissent, au sens où ils se cooptent mutuellement dans les instances où ils se retouvent".

Topotropie - fréquentation des mêmes lieux, endogamie - mariages dans les mêmes milieux -, politiques familiales, unanimologie - accord fondamental sur le maintien du néolibéralisme rentier, au-delà des clivages gauche-droite : tout cela est partagé par l'oligarchie en place :

"Les membres de cette oligarchie composent les conseils d'administration de Total ou de BNP Paribas, se rencontrent dans les salons de l'Automobile Club ou à une conférence du Siècle [NDLR : dont Martine Aubry est membre], dans les loges de l'Hippodrome de Longchamp ou sur le green du golf de Morfontaine."


Martine Aubry parle du Siècle
envoyé par oligarchie. - Regardez les dernières vidéos d'actu.

Mais, toujours grâce à l'étude de Pinçon et Pinçon-Charlot, au-delà de la desription des habitus d'une "nouvelle classe dominante", on peut voir l'étendue et la variété de sa domination :

"Politiques, hommes d'affaires, grands propriétaires terriens, officiers généraux, personnalités de la presse, des arts et des lettres ne cessent, par de multiples occasions professionnelles et à travers une vie mondaine intense, de mettre en commun leurs savoirs et leurs pouvoirs. La diversification extrême de leurs compétences et de leurs responsabilités démultiplie le capital économique et symbolique de chacun d'entre eux. Ainsi l'oligarchie domine et réduit la démocratie à peau de chagrin."

Le conseil politique, en interne et son service-après-vente, en externe et pour les médias, prend des dimensions inouïes dans le maintien du noyau de "l'oignon" au pouvoir, pour reprendre Arendt, dans celui de l'oligarchie, sociologico-politiquement parlant :

"L'oligarchie ne peut fonctionner sans les célébrissimes Alain Minc et autres Jacques Attali. Alain Minc est un ami de Dominique Strauss-Kahn".


"Le PS n'est pas à l'abri de collusions avec l'aristocratie"
envoyé par lemondefr. - L'info video en direct.

Ainsi d'un Alain Minc bien entendu, toujours prêt à flatter Martine Aubry et à agonir Ségolène Royal...


"Ségolène Royal, jamais !"
envoyé par Europe1fr. - L'info internationale vidéo.

... ou encore d'un Mathieu Pigasse banquier d'affaires à la tête de Lazard France et Europe, ayant travaillé au cabinet de DSK à Bercy puis pour Fabius. La tragédie déjà ancienne étant  l'autonomisation dudit "conseil de communication", le même conseiller politique en "solutions arithmétiques ou vestimentaires" allant du monde des affaires au politique, de gauche et droite et vice versa...

Tout cela n'aurait rien de grave s'il ne s'agissait que de la seule énumération d'amis d'un ancien maire de Neuilly-sur-Seine, ghetto pour riches le plus célèbre de France. Que Nicolas Sarkozy soit ambigü dans ses rapports avec les  150 000 personnes ayant partie liée avec les francs-maçons, qu'il entretienne des rapports avec des responsables de la Justice, de la police, des médias, avec des gens migrant de cabinets de conseil politiques aux conseils d'administration des plus grandes entreprises de France n'est pas en soi condamnable.

Le problème réside évidemment dans le fait que la politique présidentielle, au lieu d'être menée au nom de et pour tout le peuple, soit gravement infléchie voire conditionnée, contre la cohésion nationale et donc sociale de la France par ces liens oligarchiques.

Car comme l'a rappelé clairement Ségolène Royal, à propos de l'affaire Sarkozy-Woerth-Bettencourt, pour Montesquieu, la corruption commence dès lors qu'intérêts privés et bien commun sont confondus...


Ségolène Royal : "le système Sarkozy est corrompu"
envoyé par segolene-royal. - L'info video en direct.

Et tel est bien le cas.

Si l'on suit toujours les auteurs du Président des riches, à l'été 2007, quand la loi TEPA est votée:

"il s'agit de protéger les patrimoines les plus importants, harcelés par les voltigeurs du ministère des Finances" [,] "les revenus considérés [...] pour l'essentiel [sont] des dividendes, des plus-values et autres revenus du capital, qu'il soit mobilier (portefeuilles d'actions, parts de fonds communs de placement...) ou immobilier (terre et immeubles... Il s'agit du travail des autres".

Alors que Nicolas Sarkozy, néo-poujadiste, jouait les Français payant "trop d'impôts sur leur travail" - "la moitié de l'année", disait-il, c'était en fait les revenus colossaux des grandes fortunes hexagonales qui étaient, sans compter tout ce qui échappe aussi au bouclier fiscal grâce aux niches fiscales, exonérées de toute contribution publique... Rien à voir avec le travailleur de base... Contrairement à la propagande ambiante. Tout le contraire de la définition par les Droits de l'homme et du citoyen de 1789, partie intégrante du bloc constitutionnel de ce que devrait être l'impôt en République démocratique et qui plus est sociale de France :

"art. XII. La garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique; cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.

art. XIII. Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable; elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés."

D_claration_des_droits_de_l_homme_et_du_citoyen_de_1789Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789,

Préambule de la Constitution

.

Ainsi, "pour Liliane Bettencourt, troisième fortune porfessionnelle de France, avec 17 milliards d'euros, ce sera 30 millions, soit plus de 5% du coût du bouclier fiscal" qui lui sera reversé... Inversion absolue de la définition constitutionnelle de ce qu'est l'impôt, à savoir, progessif, proportionnel aux capacités de chacun...

A ce bouclier fiscal renforcé comme jamais, on peut ajouter, mais la liste ne saurait être exhaustive :

  • les nouvelles niches fiscales que sont les heures supplémentaires défiscalisées, l'optimisation fiscale est ajoutée à l'impératif du rendement qui broie le travailleur et interdit les nouvelles embauches

  • la suppression des droits de succession quel que soit le montant de la succession

  • la dégressivité de l'impôt sur le revenu : favorisation des familles anciennes et fortunées pour leur reproduction

  • l'encouragement des donations échappant à la contribution publique

  • la ruine par suppression de la publicité du service public audiovisuel au service de la télévision privée

  • l'omniprésence des membres des conseils d'administration de grandes entreprises au coeur de l'Etat lui-même.

Une première dans l'histoire de la République : l'ex-banquier d'affaires, associé-gérant de la banque Lazard, ayant travaillé à l'enrichissement des affaires de Bernard Arnault et de François Pinault.

Seront légionnarisés Alain Minc, Vincent Bolloré, Paul Desmarais et Albert Frère... L'ex-comptable de Mme Bettencourt sera lui aussi récompensé (sic)...et Courroye procureur de la République en charge de l'affaire Bettencourt...

Les nominations stratégiques au gouvernement et dans les entreprises publiques iront florès, cela va de soit tandis que selon Pinçon et Pinçon-Charlot, la présence renforcée des avocats d'affaires dans le gouvernement est archétypique du sarkozysme, ainsi du tant aimé et regretté "Jean-Louis Borloo, ministre de l'Environnement, avocat lui aussi, [qui] était dans les années 1990 l'un des meilleurs spécialistes du droit des sociétés. Profitant des failles de la législation française, c'est J.-L. Borloo qui a mis au point la nouvelle méthode de reprise des entrprises en difficulté que pratiquera entre autres Bernard Tapie", vieil ami de Nicolas Sarkozy...

Des "affaires" présumées comme celle de Levallois-Perret, dont le maire fait partie intégrante du clan Sarkozy, recevant un prêt important de la Caisse des dépôts et consignations :100 millions d'euros par amitiés, seront légion. Celle de la nomination du fils du Président le tout-petit-prince Sarkozy, suite logique des affaires Cécilia et du pipolitique intrinsèque à tout système oligarchique également.

Comme l'avait dit déjà Ségolène Royal : Nicolas Sarkozy, en imposant son fils au contrôle du 1er quartier d'Affaires franççais, La Défense, il s'agissait d'un premier jalon dans la campagne sarkozienne de 2012...

                                     


Philippe Courroye, ami du Président et anciennement Procureur de la République en cahrge de l'affaire Sarkozy-Woerth-Bettencourt, hiérarchiquement "dépendant" du ministère de la Justice/Conseiller aux Affaires judiciaires de l'Elysée, est auss l'organisateur selon les auteurs d'un "dîner oligarchique" avec le PDG de Casino, Mme Courroye chargée de mission de la Fondation Casino, l'avocat de la société et du contrôleur général de la police nationale, du sous-directeur des affaires économiques et financières à la préfecture de police,alors que le groupe Casinon rencontrait des litiges... Conflit d'intérêt évident.

Comme le concluent les auteurs du Président des riches :

"C'est pourtant au nom du peuple que sont proposées les réformes. Le changement, je le mettrai en oeuvre, parce que c'est le mandat que j'ai reçu du peuple, déclare Nicolas Sarkozy dès le 6 mai 2007. Le bouclier fiscal est révélateur de la base sociale sur laquelle repose ce système : ce sont désormais les grandes fortunes qui tiennent les rênes du pouvoir."

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Segolene Royal à l'AG de Desirs D'avenir [28/03/2009]
envoyé par segolene-royal-videos. - L'actualité du moment en vidéo.

  • Bouclier fiscal : détournement antirépublicain de la fonction originelle de l'impôt

  • Sauvetage des banques par Nicolas Sarkozy : flouage du peuple français améné à le financer dans qu'eux ne changent leurs règles

  • Suppression des recettes publicitaires sur la télévision au profit des dirigeants membres de l'oligarchie sarkozienne en vue d'un meilleur contrôle de l'information pour 2012...

  • Projet de suppression du juge d'instruction : enterrement des affaires de Karachi voire Clearstream etc.

______________

Du gouvernement de façade au gouvernement de campagne... Fi de l'article 20 de notre Constitution :

"Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation."

Le gouvernement de façade aura agité les médias, à part quelques ministres ayant réellement agir : Roselyne Bachelot pour la destruction de la branche maladie de la Sécurité sociale, Eric Besson et Brice Hortefeux pour la répression de l'ensemble de la population foulant le sol de la France, Rachida Dati pour la destruction de l'indépendance de l'Autorité Judiciaire, Christine Lagarde pour le détournement des impôts des Français et la solidification de l'oligarchie financière. Il a vécu.

Le gouvernement de campagne oeuvrera désormais à la reconduction du clan Sarkozy en 2012.

Le rôle des médias et la liberté de la presse, comme l'a récemment rappelé Ségolène Royal lors de sa dernière Université Populaire participative, seront décisifs contrer en 2012 les oligarchies de droite comme de gauche.

Le pouvoir réel, les conseillers et l'oligarchie mettront tout en oeuvre pour garder leurs avantages acquis, pour Nicolas Sarkozy par exemple, pour un autre membre de l'oligarchie néolibérale d'autre part.

Ségolène Royal avait, seule, en 2006-2007, affronté ce conglomérat post-politique...

Ma_plus_belle_histoire_c_est_vous_de_S_gol_ne_RoyalDans son récit de campagne, Ma plus belle histoire c'est vous, Ségolène Royal consacrait un chapitre entier : "La machine de l'adversaire : l'argent, les médias et les sondages". En tant que ministre de l'Intérieur, nous l'avons vu, Nicolas Sarkozy exhumera les problèmes intimes de la candidate ou ceux de sa famille, jusque pendant le débat présidentiel.

L'oligarchie - chefs de police, préfets (?), détenteurs des capitaux financiers de presse, conseillers politiques et affairistes : rien ne lui sera épargnée.

  • Les services de l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine dès, comme le raconte l'ex-candidate de la gauche, particperont dès 2006 à "l'étonnance exhumation d'une plainte de la Caisse primaire d'assurance-maladie à l'encontre d'un de mes frères". L'affaire suivait son cours mais "soudain mon frère se fut brutalement mis en examen et placé en garde à vue. Son domicile fut perquisitionné"...

  • Juin 2006 : "on" informe Le Parisien que le jeune fils de Ségolène Royal était interpellé par la Brigade Anti-Criminalité, rien de moins... Et pour rien, si ce n'est des bêtises d'adolescents qu'il n'avait pas commises sinon certains de ses camarades...

  • Fin août 2006, à la veille de présenter officiellement sa candidature au PS, Ségolène Royal, nous l'avons vu plus haut découvre que son "appartement a fait l'objet d'un bien étrange cambriologe. Le Figaro, siôt informé en faisait un inquiétant breaking-news... Sa source :

le cabinet du ministère de l'Intérieur : Nicolas Sarkozy étant encore en poste !

  • 5 septembre 2006 : lorsque La Tribune veut publier une Une un sondage révélant que Ségolène Royal est à 54% des Français "le candidat à la présidentielle en qui [ils] ont le plus confiance pour les questions économiques", la direction intervient contre l'avis de la société des journalistes de la Tribune comme celui du Syndicat national des journalistes, pour retirer cette Une et "caviarder" ce sondage mettant la socialiste en tête sur les questions économiques. Là encore, l'oligarchie agit certainement à plein : La Tribune est la propriété du groupe LVMH, déjà cité, dont le président est Bernard Arnault, le directeur général Nicolas Bazire, amis du candidat Sarkozy...

On passera sur d'autres péripéties innommables - mises en cause de Ségolène Royal à travers son frère, cambriolage à nouveau, censures ici ou là dans les médias, sondages trafiqués, pressions contre les chaînes de télévision souhaitant organiser ou retransmettre le débat Royal/Bayrou, etc. - pendant cette campagne, rendues possibles par une oligarchie sarkozienne datant de la prise par Nicolas Sarkozy de la mairie de Neuilly-sur-Seine puis de ses grandes chevauchées dans les ministrères des Finances et de l'Interieur, toujours pour préparer 2012, contre Jacques Chirac et Dominique de Villepin dans un 1er temps, contre Ségolène Royal, le PS et toute la gauche dans un second...

"Le système Sarkozy existe, je l'ai rencontré, écrit-elle, C'est une configuration offensive dont je me garderai bien de sous-estimer l'efficacité. Pour sa résistible ascension, mon adversaire a pu compter sur un petit cercle de très proches et très puissants. Dans la campange de 2007, la quasi-totalité des propriétaires des grands groupes de communication a soutenu comme un seul homme son candidat unique dont, de surcroît, chacun est l'ami personnel."

Ségolène Royal de citer les membres de cette oligarchie aujourd'hui remerciée par Nicolas Sarkozy à travers tout le processus évoqué plus haut. Mais la conclusion de l'ancienne candidate à la Présidentielle doit être relevée :

"Parmi les leçons que je tire d'une campagne où le moins qu'on puisse dire est que mon adversaire n'a pas pêché par amateurisme, il y a la nécessité, si nous voulons être de taille pour la prochaine manche, de rééquilibrer nos forces, avec nos valeurs et nos outils, en prenant lucidement la mesure du pouvoir de suggestion et d'intoxication qu'il nous faudra affronter."

Il faudra, s'agissant des dérèglements institutionnels précités, de ce gouvernement de campagne comme de l'oligarchie au service du néolibéralisme dit de droite comme de gauche, que l'ensemble des partis d'opposition, le centre démontre qu'il n'est pas qu'un misérable "point", comme disait Marie-France Garaud, ou le "ventre mou de la politique" dixit Mitterrand me semble-t-il, que tous les républicains et démocrates commencent par dénoncer cette campagne verrouillée qui se prépare.

A commencer par les femmes et hommes politique du sérail qui fréquentent une partie de l'oligarchie sarkozienne.

Il faudra être imparable sur l'indépendance et l'autonomie des médias, comme sur l'indépendance de l'Autorité Judiciaire. Les affaires Sarkozy-Woerth-Bettencourt, Karachi étant sous surveillance élyséenne et oligarchienne, tant elles mettent de réseaux en cause, les vols d'ordinateurs dans des rédactions journalistiques doivent être sans relâche dénoncés et faire l'objet d'enquêtes de justice impartiales.


Vol à Médiapart Edwy Plenel parle d'intimidation des sources
envoyé par StrasTv. - L'info video en direct.


Nouveau cambriolage dans les locaux de Rue89
envoyé par BFMTV. - L'info internationale vidéo.

Sans quoi une femme politique, l'histoire nous l'a prouvé et ses derniers propos nous le prouvent, avec l'aide d'une gauche divisée ou sarko-compatible, Marine Le Pen, jettera le trouble sur l'élection de 2012...

L'avenir de la République française, de notre civilisation démocratique, celui de notre pays dans le monde, dépendront de la proposition d'un projet ayant pris en compte tous les dégâts du sarkozysme, connaissant ses points forts et notamment où est le pouvoir réel : chez les conseillers de l'Elysée comme dans l'oligarchie.

Ce combat doit devenir un combat citoyen en vue de 2012. Les médias indépendants doivent être encouragés !

retrouver ce média sur www.ina.fr

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