GREVE DES PERSONNELS DES CRECHES, QUAND SARKOZY SACRIFIE LA PETITE ENFANCE AU KARCHER ULTRA-LIBERAL, SEGOLENE ROYAL RESISTE !

11 mars 2010

Après avoir pour des décennies engagé une politique de déqualification du marché du travail français, avec le "travaillez plus pour gagner plus", la confication des moyens alloués à la formation professionnelle, après avoir procédé à la destruction de l'instruction de la jeunesse, privant la France et donc le pays tout entier d'un avenir de qualité, après avoir nettoyé les familles au kärcher ultralibéral, insulté et menti à nos anciens, le sarkozysme s'apprête à démolir en leur principe les crèches publiques, après l'école maternelle.

GEORGE STEINER

"L'instruction, en parole ou par action, par le mot ou par la démonstration exemplaire, est, naturellement, aussi vieille que l'humanité.

Il ne saurait y avoir de famille ni de système social, si isolé ou rudimentaire soit-il, sans maîtrise ni apprentissage accomplis.

[...]

Cette continuité millénaire est peut-être notre principal héritage, l'axe de ce que nous appelons, toujours à titre provisoire, la culture occidentale."

George Steiner,

Maîtres et disciples

SEGOLENE ROYAL

"Nous sommes entrés dans la société de la connaissance, où l'on imagine que l'école doit jouer un rôle prépondérant.

[...]

Prendre en compte le plus tôt possible les effets reproducteurs qu'exerce l'école malgré elle est certainement le seul moyen de faire en sorte que la réussite scolaire ne soit pas, en dehors des milieux les plus favorisés, réservée à quelques miraculés, comme les appleait Pierre Bourdieu.

Une conception socialiste de l'éducation veut faire advenir le miracle en chaque élève, et non pour quelques-uns.

[...]

Les problèmes rencontrés de manière persistante par notre système scolaire appellent une politique ambitieuse de correction des inégalités scolaires en amont de l'école, dès l'âge préscolaire."

Ségolène Royal,

in Alain Touraine et et Ségolène Royal

Si la gauche veut des idées

"Politique de civilisation" et "identité nationale", avait-il osé prôné pour la France, l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine, ghetto de nouveaux riches incultes et d'hommes d'affaires cupides et de leurs avocats afférents...

La population française, déjà abreuvée d'images barbares par les télévisions privées, la 1ère en tête étant TF1, dirigée par le parrain du fils du président de la République, est désormais abandonnée à l'inculture et pire, bientôt l'illétrisme, par l'Etat et son chef, garant pourtant patenté des principes éléentaires issus des Lumières et de la République qui en accoucha, après des siècles d'humanisme, de Socrate, de Jésus de Nazareth en passant par Rabelais ou Averroès, et le relais des hussards de la République, nos instituteurs.

Ségolène Royal invitée de Midi, Antenne 2
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La connaissance de l'Histoire-Géographie comme de la culture est déjà mise à mal par la réforme des programmes en cours dans l'Education nationale et la saignée des personnels des musées...

La diplomatie hexagonale n'a plus désormais de politique culturelle extérieure...

C'est désormais à l'apprentissage de la parole et de la langue, à la découverte de la vie en commun, tous différents et tous égaux, dès le plus jeune âge, c'est désormais à la possibilité des familles dont les parents, lorsqu'ils ne sont pas séparés, travaillent tous deux de garantir à leurs enfants une préparation, en toute sécurité et de qualité à l'entrée à l'école maternelle, que Nicolas Sarkozy s'attaque.

Comme le rappelle très bien la professeur de Litteréature française, Héléne Merlin-Kajamn, dans La langue est-elle fasciste?, Langue, pouvoir, enseignement :

"L'évidente désaffection de la langue française caractéristique de notre société [est] à ranger au nombre des causes de ce désaveu de la démocratie sous l'effet des abstentions et des voix d'extrême-droite".

Les économies escomptées serviront encore à colmater les déficits creusés par une anti-politique pro-rentiers, rendue possible par un ultra-libéralisme prônant la destruction de l'Etat et de ses serviteurs, la fin des services publics et la crise de la république tout court.

Ségolène Royal écrivait dans Si la gauche veut des idées que "le système scolaire doit se penser tout au long de la vie et plus l'un sans l'autre: c'est le nouveau pacte éducatif". Or, c'est à l'abaissement du niveau de formation du peuple de France tout entier que s'attelle la politique sarkozyste :

bouclier fiscal - 15 milliards destinés à favoriser les ultra-riches qui s'enrichissent du sommeil de leur argent, pour en gagner plus, à pousser les travailleurs pas assez rémunérés à augmenter leur temps de travail au lieu de se former à des évolutions de carrière
privation de moyens de la télévision publique, mise sous tutelle de l'Etat aux mains du clan des incultes sarkozystes et autres nouveaux riches
suppression d'un fonctionnaire sur deux, fermetures d'écoles et surcharge en nombre d'élèves des classes de l'école publique
sacrifice de la jeunesse de banlieue avec l'absence de toute politique globale dans des quartiers où l'environnement parental, amical et social ne transmet pas les codes sociaux et habitus propices à la réussite sociale, citoyenne et professionnelle...

Merlin-Kajman de citer à ce sujet l'historien Jean-Pierre Rioux, inspecteur général de l'Education nationale, qui "incrimine l'enseignement, incapable de lutter contre le divorce spirituel d'une société à deux vitesses où les petits mâlins bien armés pour la guerre culturelle piétinent les plus frutes, qui ignorent leurs onomatopées agressives et extrémistes".

Sauf que désormais, ce n'est plus l'enseignement mais sa disparition qui risque de renforcer "l'insupportable schizoephrénie culturelle dans laquelle plongent ce peuple et une part de sa jeunesse !", plaisant : "il faut parier sur l'intelligence, en éduquant mieux [car] une passerelle au-dessus du gouffre, seules l'éducation et donc l'Ecole peuvent aider encore à l'édifier. Mais qui se soucie vraimet d'y réhabiliter l'apprentissage des mots, du vrai, du sens, du réel bien lu?".

domination globale de l'économie et de ses langages désarticulés, du langage "texto" aux slogans publicaitaires emplis de fautes d'orthographe à longueur d'affiches, ainsi que de l'anglais, encouragé par l'actuel gouvernement, constitutionnalisation des parlers régionaux, au détriment de tout projet politique et civilisationnel de formation de citoyens appelés à se comprendre les uns les autres pour mieux vivre ensemble leurs différences...
Merlin-Kajman toujours d'analyser les dégâts provoqués par la société de consom-munication de masse qui est l'aboutissement psychique et humain, violent d'ailleurs, comme l'a démontré Jean Baudrillard :

"Le slogan associe au produit un premier plaisir donné par le jeu des mots, la désarticulation surprenante du langage, de sa rationalité interne. C'est ainsi que l'énoncé : La mâche, ça change de la salade, subvertit les catégories logiques du genre et de l'espèce. Jouant sur le signifié, il joue aussi sur le signifiiant par l'effet de paranomase.

Il est probable que la génération qui a grandi immergée dans ce langage a cessé de pouvoir repérer clairement la subversion de la logique en quoi consiste le slogan. Les jeunes ont simplement, pour la plupart, le sentiment d'un flou linguistique agréablement euphonique. On ne saurait sans inconséquence le leur reprocher.

Le jeu sur le signifiant est devenu la règle des enseignes de commerce, tandis que le langage ordinaire s'est peuplé de sigles, espèces de noms propres à fonction indicielle.

Nouveaux signifiants déconnectés des signifiés d'origine, ils participent pleinement de la déconstruction de la valeur représentative du langage".

In fine, la proposition signifiante suivante : "Nique ta mère", du nom d'un groupe de rap applaudi par l'ancien ministre socialiste Jack Lang, est passé dans le langage courant comme signifié pour "Va voir ailleurs si j'y suis"... Inversion du Décalogue au passage et de toute la hiérarchie du droite de la famille...

Nous assistons donc à la fin de l'exemplarité requise des élus du peuple et l'ouverture de la boîte de Pandore de la violence langagière et de la parole ordurière inaugurées par le fameux "cass'toi pauv'con", prononcé par Nicolas Sarkozy lui-même lors de l'inauguration présidentielle du Salon de l'Agriculture, à l'encontre de l'un de ses mandants...

Vidéo envoyée par -kiki-

Le 23 février 2008, en visite officielle et publique au Salon de l'agriculture, Nicolas Sarkozy abaissait encore d'un cran la fonction présidentielle en prononçant une insulte menaçante à l'encontre d'un visiteur qui refusait de lui serrer la main.

Sarkozy au salon de l'agriculture
Vidéo envoyée par amazigh7644

La réaction de Ségolène Royal à l'incident: "la politesse ça commence par l'exemple".

Alors que la précocité de la réussite d'un parcours scolaire puis professionnel, humain enfin, est un fait établi, le gouvernement, en sacrifiant la petite enfance jusque-là, même insuffisamment, préparée, dans cette période de destructuration des familles et des solidarités du foyer, à un avenir le plus viable possible.

Le credo républicain disait que "le plus grand peuple est celui qui a les meilleurs écoles", Ségolène Royal, qui propose une alternative socialiste et républicaine face aux changements du XXIe siècle et à la destruction de la civilisation républicaine et démocratique à laquelle procède le pouvoir sarkozyste, prône toujours et encore, comme lors de son affrontement isolé face à Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2007, pour un "service public de la petite enfance".

Petite enfance : réponse de Ségolène Royal
envoyé par segolene-royal. - L'info internationale vidéo.

Aussi parce que, contrairement à ce que nous assènent les pleureuses du vieux parti socialiste de Martine Aubry, ce n'est plus l'Etat-Providence qui nous sauvera, intervenant seulement pour réparer après coup les dégâts, mais un Etat-Préventif ou Prévoyant qui, par la loi et le dialogue avec les citoyens et les corps intermédiaires, pourrait préparer, en amont, un avenir meilleur pour la France, dans un monde globalisé où elle ne fait que reculer.

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N'attendons rien de la nouvelle droite, composée par nouveaux riches, affairistes, serviteurs et avocats du grand capital important leur langage dans la sphère politique. Dont les seuls principes stables semblent être la xénophobie, la peur de l'autre tout comme la démophobie, la peur du peuple et l'argent-roi.
De la gauche et du socialisme français décadent, pas mieux pour l'instant, ce dernier, depuis Jospin, ayant prouvé qu'il confondait, dans un mélange de mépris et de méconnaissance de l'évolution du monde, les questions qu'elle rabaisse au rang de "société", avec les enjeux de civilisation dont il s'agit.
Langage, éducation, foyers, hyper-violence, prévention et non pas gestion des dégâts, équilibre hommes-femmes, retour du politique par le participatif et non pas gestion technocratique, les socialistes se revendiquant encore de la social-démocratie ne sont que la face inverse de l'ultralibéralisme antiéconomique au pouvoir, méprisant toutes ces questions.

La parole est pourtant le premier réquisit de la possibilité d'une civilisation républicaine, démocratique, citoyenne et même humaniste.

"Quarrive-t-il, s'enquiert Hélène Merlin-Kajman, au langage, à la vie civile, à la politique, lorsque la langue dite classique se trouve désavouée par l'Ecole et la majeure partie des instances sociales? Sait-on vraiment ce qu'on y désavoue?

En réalité, il ne s'agit ni plus ni moins, que de l'affaissement culturel et social qui l'accompagne de tout un peuple.

De la transformation d'un pays en supermarché ou en entreprise, comme le disait récemment Régis Debray, choisissant de quitter une France qu'il ne reconnaiît plus, des citoyens en futurs consommateurs frustrés s'ils ne parviennent pas à accomplir la destinée qu'on leur impose, celle de devenir des travailleurs.

"Quand tout disparaît, s'il reste une école, tout est sauvé", martelait Ségolène Royal à l'encontre de la casse de l'Education nationale par le pouvoir en place.

Un service public de la petite enfance, comme elle le propose aux Français, serait le point de départ de reconstruction d'une civilisation véritablement humaine et juste.

En attendant, battons-nous pour sauver les crèches, leurs personnels dévoués et compétents, attaquée de font par le sarkozysme triomphant.