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Journal d'un ségoléniste ! Et autres petites histoires !
28 avril 2008

VALERIE PECRESSE, MINISTRE DE SARKOZY, QUALIFIE LES SENIORS DE FLEAU QUAND ROYAL PROMEUT UNE FRANCE INTERGENERATIONNELLE.

La liquidation des solidarités nationales et du pacte social républicain passe évidemment par les cases Santé, Justice, Familles. Franchises médicales, privatisation à terme de la Sécurité sociale, fermetures d'hôpitaux et de tribunaux, diminution des allocations familiales sont inscrites dans la logique même du programme sarkozien. Mais celui-ci achoppe aussi sur un problème, que nous résumerons crûment: "Que faire de ces vieux qui coûtent si cher à l'Etat, vivent si longtemps mais votent toujours?". La disparition de la retraite par répartition serait l'idéal mais, en attendant, on se contentera de faire stagner le montant des petites retraites, de mettre les personnes âgées au travail, d'allonger toujours plus le nombre d'années de cotisations pour repousser le plus loin possible l'âge réel de la retraite... Le "vieux" inactif -qu'une "politique de civilisation" devrait respecter-  de symbole de sagesse et objet de respect, est devenu un boulet, envisagé en termes comptables...

VALERIE PECRESSE

 

"Toute notre politique c'est pour lutter contre un fléau qui va arriver c'est celui du vieillissement de la population."

 

REGIS DEBRAY

"Que ce soit hier pour les familles et les soeurs de charité, aujourd'hui pour l'Etat et les collectivités territoriales, le malheureux digne de pitié a toujours été une charge. Qu'il soit devenu une obscénité est le fait nouveau."

Le_plan_vermeil_de_R_gis_DebrayRégis Debray,

Le plan vermeil,

Modeste proposition.

 

 

SEGOLENE ROYAL

"Tous, de fait, mettent du leur pour atteindre l'objectif commun aux trois générations : la famille, hâvre de paix, lieu d'échanges où chacun donne et reçoit en fonction de ce qu'il a. [...] La vertu familiale première, c'est la diplomatie. [...] La nécessité de préserver les liens familiaux élargis va progressivement l'emporter sur les oppositions d'idéal."

Le_printemps_des_grands_parents_de_S_gol_ne_RoyalSégolène Royal,

Le printemps des grands-parents,

la nouvelle alliance des âges

 

 

Lors de la campagne pour les présidentielles de 2007, Nicolas Sarkozy avait promis une augmentation de 25 % Couple_de_personnes__g_esdes petites retraites. Palinodie de plus: l'augmentation ne fut, pour 2008, que de 1,1 %... Pourtant, toutes les études sur le dernier scrutin montrent que le candidat Sarkozy avait largement bénéficié du vote des personnes âgées, dont la part dans la population française est de plus en plus importante.

Il est pourtant clair que la politique sarkozienne n'a que faire des "séniors", de leur bien-être ou encore de leur pouvoir d'achat. Ceux-ci ne sont perçus qu'à travers le prisme de la réduction du monde à l'économie néolibérale et à la société de consommation et de travail qu'elle est censée stimuler.

Dans ce cadre-là, l'antique respect dû aux "aînés", aux Anciens, à nos prédécesseurs, n'a aucune place.

 

 

 

Ségolène Royal, durant sa campagne présidentielle contre Nicolas Sarkozy, avait fait de la cohabitation et des rencontres inter-générationnelles un axe fondateur du "vivre-ensemble" républicain... Concept inconnu de la droite antirépublicaine sarkozyste arrivée au pouvoir...

Faire stagner les petites retraites, encourager l'allongement de la durée de cotisation des salariés pour pouvoir quitter le monde du travail, la volonté de faire travailler les séniors, retarder, par des voies détournées, l'âge légal de la retraite, la remise en cause de la retraite par répartition - qui permet aux travailleurs de jouir, grâce aux solidarités nationales, après des années de labeur, d'un temps de répit avant de quitter ce monde -: toutes ces mesures se fondent sur l'idée que les retraités coûtent trop cher à la solidarité nationale et que, au nom des "impératifs économiques", des restrictions budgétaires- en l'ocurrence aggravées par la politique fiscale favorable à la rente et aux grandes fortunes de Nicolas Sarkozy -, les retraités sont devenus un fardeau.

Manifestations_pour_les_retraites_le_29_mars_2008

Manifestations de retraités le 29 mars 2008

R_gis_DebrayComme l'écrivait en 2004 Régis Debray, dans Le plan vermeil, Modeste proposition, "Autant, en période de croissance forte, les vieux peuvent représenter un potentiel de consommation intéressant, grâce notamment aux systèmes d'aide et de protection, autant, quand la croissance ne dépasse pas un poussif de 2 %, ils signifient retard au décollage, dette publique aggravée (déjà proche du milliard d'euros), perte de contrôle des dépenses, frein au développement technologique et à l'innovation, et au final baisse du niveau de vie".

De variable d'ajustement économique en période de forte croissance, les Anciens deviennent donc un fardeau quand la croissance - comme aujourd'hui - est en berne...

 

La vue, comme dans certains pays développés, de femmes et d'hommes âgés de 70 ans travaillant dans des fast-foods pour pouvoir manger, n'est plus un tabou en France...Après 5 ans de pouvoir sarkozien, on peut même penser que les familles, hormis les plus riches évidemment, seront gravement destabilisées par cette remise en cause du statut de retraité, tant symbolique que réel, par cette amputation du dernier maillon de la chaîne familiale formé par les "grands-parents".

Val_rie_P_cresseValérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche nommée par Logo_RipostesNicolas Sarkozy, est allée plus loin que tous les discours sur le fardeau que constitueraient les "vieux" dans les sociétés contemporaines, lors de l'émission Ripostes sur France 5, le 27 avril 2008.

 

 

 

Au milieu d'une tirade élogieuse sur les réformes voulues par le président et engagées par le gouvernement, Mme Pécresse a lâché, à la 14e minute de l'émission:

 

 

"toute notre politique c'est pour lutter contre un fléau qui va arriver

 

c'est celui du vieillissement de la population"...

 

En quelques mots, la ministre sarkozienne résumait limpidement le mépris qui frappe tous les "improductifs", tous Nicolas_Sarkozy_avec_une_s_niorceux qui "ne travaillent pas plus pour gagner plus"(selon le slogan de campagne du candidat de Nicolas Sarkozy), dans une société complètement dépolitisée, déshumanisée, uniquement vouée au travail et à la consommation du travail - ce qui n'est d'ailleurs qu'une facette de l'ensemble, car, en vérité, les rentiers, les spéculateurs et les grandes fortunes sont, eux, les nouveaux privilégiés qui échappent à cette condition -grâce à l'appui d'un gouvernement qui ne fait que les favoriser, au détriment des "masses", de la majorité de la population

_______

  

Une fois de plus, c'est l'immensité de l'immoralité politiquedu sarkozysme qui point dans le propos de Mme Pécresse.

L'instrumentalisation des personnes âgées, tantôt consommateurs courtisés tantôt fardeau pour l'économie et ce qu'il reste des solidarités nationales, une telle instrumentalisation est inscrite dans l'idéal d'une société qui ne se voue qu'à transformer la communauté humaine en une immense entreprise-centre commercial, de laquelle les "improductifs" doivent être exclus.

A ce stade, les retraités perdent toute leur humanité et toute leur dignité. Les "vieux" sont devenus un "fléau".

Quand on pense que Nicolas Sarkozy prétendait défendre le retour aux "valeurs", notamment familiales, il est assez effarant de voir combien sa politique précarise tant la jeunesse que les Anciens...

Ségolène Royal, fidèle à ce qu'elle écrivait dès 1987, dans Le printemps des grands-parents, pour une nouvelle alliance des âges, continue de promouvoir le rôle moteur de l'intergénérationnel non seulement dans la société mais aussi dans l'économie.

N'écrivait-elle pas déjà dans cet ouvrage que :

 

"Partout [les aides des grands-parents] s'intensifient. En outre l'âge tardif auquel onLe_printemps_des_grands_parents_de_S_gol_ne_Royal hérite, 57 ans en moyenne, et qui recule encore compte-tenu de l'allongement de la durée de vie, incite à "sauter une génération". Les grands-parents assurent des compléments de revenus, organisent des transferts occultes de moyens. On hérite peut-être plus tard, mais on en profite plus vite. La succession patrimoniale tend à disparaître, préférant les dons réguliers ou les avances..."

Aujourd'hui, alors que la précarité se généralise, cet apport tant spirituel, affectif que gratuit n'est-il pas précieux, en période de crise économique profonde?

 

L'inverse du mépris sarkozyste d'une Valérie Pécresse, mépris aussi révulsant qu'incohérent et inefficace...

 

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