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Journal d'un ségoléniste ! Et autres petites histoires !
10 février 2008

LE PRESIDENT NICOLAS SARKOZY MENACE LA PRESSE... POUR UN SMS...

Fait inouï depuis la présidence de François Mitterrand, l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine et actuel président de la République, après avoir étalé comme jamais cela ne s'était fait, ses frasques intimes, menace aujourd'hui la presse pour "protéger" sa vie redevenue "privée"...

ALAIN

"Admettant donc que les véritables chefs se choisissent eux-mêmes, et se font connaître par l'exercice de la puissance, il faut dire que le caractère à quoi on les reconnaît est une sorte de méchanceté pure.

[...]

Voilà pourquoi les différents pouvoirs plus ou moins démocratiques ont montré et montrent tant de faiblesse devant les entreprises d'un véritable méchant".

Propos_sur_les_pouvoirs_de_AlainAlain,

"Propos sur les pouvoirs".

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ACTE I: NICOLAS SARKOZY, CONFORTABLEMENT ELU CHOISIT D'ETALER SA VIE PRIVEE ET INTIME ET ENCOURAGE LA PRESSE DANS CETTE VOIE:

Point_de_vue_Carla_Bruni_photos_autoris_s___EurodisneyAu plus haut dans les sondages et fidèle à son way of life, Nicolas Sarkozy, élu président de la République le 6Disneyland mai dernier, avait clairement décidé d'orchestrer la médiatisation de sa vie privée et même intime.

Au risque d'abaisser gravement la fonction présidentielle et de brouiller encore un peu plus la distinction entre vie privée et vie publico-politique, l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine avait sciemment pris la décisionde mettre en scène, à plusieurs reprises, son divorce d'avec son épouse Cécilia, le chagrin qu'il en aurait éprouvé puis, en l'espace de quelques mois sa liaison avec une nouvelle femme, Carla Bruni.C'est ainsi que l'Elysée avait donné à des photographes l'autorisation d'immortaliser sa nouvelle idylle, comble de la vulgarité, dans le parc de loisirs Eurodisney, le 18 décembre 2007...

De même le couple, Nicolas Sarkozy-Carla Bruni s'était offert un bain de photographes, le 5 janvier 2008, lors de ses vacances à Pétra, en Jordanie, exposant de façon éhontée le fils de Mme Bruni. Image dérangeante s'il en est... Choix présidentiel pourtant...

Images Euronews du couple Sarkozy-Bruni et du fils de cette dernière, à Pétra en Jordanie, le 5 janvier 2008...

Quelques jours plus tard, le 8 janvier, depuis l'Elysée, le président, brouillant encore les cartes, se faisait manifestement une joie de confirmer à la presse son prochain remariage avec la top-model. Un pipolitisme dont l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine ne semblait toujours pas comprendre à quel point il nuisait à sa fonction.

Lors de sa première et soit-disant solennelle conférence de presse élyséenne, le 8 janvier 2008, Nicolas Sarkozy mettait à nouveau en scène sa "vie privée", annonçant son prochain mariage avec la mannequin Carla Bruni. Il n'apportera à part ça aucune réponse aux questions politiques de fond agitant le pays et manifestera une agressivité stupide à l'égard de certains journalistes.

ACTE II: DEVENU IMPOPULAIRE, SUBISSANT LES ATTAQUES FRONTALES DE L'OPPOSITION ET LES MOQUERIES DE SA RIVALE A LA PRESIDENTIELLE, SEGOLENE ROYAL, DEVENU LA RISEE DE LA PRESSE ETRANGERE, TOUT LE MONDE S'ATTEND A UN CHANGEMENT DE STRATEGIE, LES FRANCAIS NE SUPPORTENT PLUS LES CHOIX DE COMMUNICATION PRESIDENTIELS:

Au début de l'année 2008, sa cote de popularité chutait de façon spectaculaire, une majorité de Français étaient désormais défavorables à l'action de Nicolas Sarkozy. En cause: l'inefficacité en matière économique, le lot de promesses non tenues -notamment en matière de croissance et de pouvoir d'achat-, mais aussi l'ultra-médiatisation de son divorce puis de son subit remariage avec une top-model italienne, connues pour sa vie dissolue, ses photos dévêtues et son mépris des Français.

Le_Nouvel_Observateur_Le_pr_sident_qui_fait_pshitt L_Express__la_d_ception Le_Point_Ce_qui_cloche Valeurs_actuelles_Le_doute

Le début du désamour avec la presse politique et économique française? L'année 2008 et le mois de février s'annoncent mal pour Nicolas Sarkozy...

Panique à l'Elysée, après avoir été la risée de la presse européenne, la cible de l'opposition de gauche et du centre, le Der_Spiegel_janvier_2008président, "décevant" (L'express), "qui cloche" (Le Point), "qui fait pschitt"... (Le Nouvel Observateur), s'affichait en posture peu flatteuse en une, la première semaine de février, de trois des plus grands hebdomadaires politiques français, toutes couleurs politiques confondues.

A Saint-Brieuc, le 30 janvier 2008, Ségolène Royal, opposante malheureuse à Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2007, fustigeait le "style" Sarkozy au regard des attentes des Français...

Entre-temps, le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, avait publiquement demandé à Nicolas Sarkozy de faire preuve de plus de "tenue"... Critique en adéquation avec le sentiment général mais immédiatement dénoncée par les conseillers et sarkozystes zélés comme étant hors de propos dans la bouche de M. Debré.

Le 3 février 2008, le président du Conseil constitutionnel réclamait de "la retenue" de la part du président de la République, afin de ne pas "désacraliser les fonctions officielles quelles qu'elles soient", au nom du peuple et de la France ... Suscitant illico presto les cris d'orfraie des "avocats patentés" de M. Sarkozy...

ACTE III: SUBIT DESAMOUR ENTRE LE PRESIDENT SARKOZY ET LA PRESSE: UN JOURNALISTE RISQUE LA PRISON:

Les foudres "pseudo-présidentielles" devaient tôt ou tard tomber, Nicolas Sarkozy étant apparemment incapable de tenir ses nerfs et de faire preuve de ce que Mitterrand considérait comme l'une des premières qualités présidentielles, "l'indifférence", sous-entendu à la calomnie...

C'est donc chose faite, au prétexte d'une broutille d'un ridicule affligeant. Le site du Nouvel Observateur ayant Logo_Nouvel_Observateurrévélé l'envoi d'un message téléphonique (SMS) de l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine à son ex-épouse, lui demandant de revenir auprès de lui en échange du renoncement à sa nouvelle vie avec sa nouvelle fiancée.

Code_de_proc_dure_p_nale_2007Avec en ligne de mire du "président": la presse, pilier de toute démocratie authentique, aussi nomméeD_tenu_menott_ "quatrième pouvoir". La victime choisie: le site internet de l'hebdomadaire de gauche, Le Nouvel Observateur.

Le 7 février 2008, Nicolas Sarkozy a en effet déposé une plainte au pénal contre le site de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur, pour "faux, usage de faux et recel", exposant un journaliste à une peine d'emprisonnement de trois ans et à une amende de 45000 euros.

Ce type d'action en justice marque un tournant dans les relations entre la présidence de la République et la presse française, inédit depuis la présidence de François Mitterrand.

Le 9 février 2008, le journaliste visé par la plainte présidentielle s'explique à la télévision, sur Canal plus, confirme l'information du message envoyé à Cécilia et évoque un signal envoyé à toute la presse: une menace.

Comme l'a déclaré M Routier à Canal plus, le journaliste incriminé, la menace "présidentielle" ne viserait pas seulement Le Nouvel Observateur, mais l'ensemble de la presse politique, et au-delà, française, sans parler de la presse allemande, dont Nicolas Sarkozy aurait eu l'audace effroyable de se plaindre auprès de l'ambassadeur d'Allemagne en France...

Logo_Reporters_sans_fronti_resL'organisation de défense de la liberté de la presse dans le monde, "Reporters sans frontières" de s'inquiéter à juste titre, dans un communiqué:

"Nous regrettons que Nicolas ait choisi la voie la plus dure pour attquer en justice le site du Nouvel Observateur. Le chef de l'Etat poursuit sur la base du code pénal, alors qu'il aurait très bien pu engager des poursuites civiles pour atteinte à la vie privée".

Procédure pénale qui permettrait d'obliger, selon "Reporters sans frontières", le journaliste à "révéler ses sources", bafouant le principe premier de la presse d'investigation, à savoir "le secret" et la protection des sources. Il devrait, le cas échéant, dénoncer "la" ou les personnes lui ayant montré le message ou la preuve de son existence. Toute la profession devrait donc s'en émouvoir.

CES MENACES S'INSCRIVENT DANS LES RAPPORTS MIS EN PLACE PAR NICOLAS SARKOZY AVEC LA PRESSE, CONNIVENCES ET MENACES:

Durant la campagne pour la présidentielle de 2007, les collusions de Nicolas Sarkozy, ancien maire de Neuilly-sur-Seine, avec de nombreux amis patrons de presse, ministre en exercice de l'Intérieur, avaient été dénoncées tant par la gauche que par le centre.

S_gol_ne_Royal_d_battant_avec_Fran_ois_Bayrou_entre_les_deux_tours_de_la_pr_sidentielle_en_2007

Nicolas Sarkozy et son entourage auraient employé les grands moyens pour empêcher tout dialogue télévisé entre Ségolène Royal et François Bayrou, après le premier tour de l'élection présidentielle.

Entre les deux tours de l'élection, les pressions s'étaient multipliées à l'encontre des chaînes de télévision et des radios pour empêcher un débat entre la candidate socialiste sélectionnée pour l'affrontement final et le candidat centriste éliminé, malgré un score élevé. Le 28 avril 2007, le dialogue Ségolène Royal-François Bayrou aura finalement lieu, mais sur une chaîne d'information, non généraliste, afin d'en réduire le retentissement...

Ce type d'attitude est désormais clairement dénoncé par de nombreux journalistes comme faisant partie de la "méthode Sarkozy" depuis des années. On passerait en effet très vite de la flatterie et de la fausse connivence à la menace téléphonique...

Joseph Macé-Scaron, ancien journaliste au Figaro, passé à Marianne,  a décrit à BakchichTV, les méthodes employées par Nicolas Sarkozy avec les journalistes: "la carotte et le bâton", la personnalisation des rapports, la connivence ou la menace, en fonction des jugements émis par la presse sur sa personne... Pire encore, les tensions avant la publication qui s'apparenteraient à l'exigence d'une auto-censure préalable... Ici il revient, sur RTL, sur son renvoi du Figaro, lié à son refus de flatter constamment Nicolas Sarkozy, avec des mots assez brutaux... (vidéo envoyée par Richard-Trois).

Un journaliste du Figaro allait jusqu'à affirmer, lors d'une conférence, que Nicolas Sarkozy, en réalité, "déteste les Logo_du_Figarojournalistes", affirmation grave s'agissant du président de la République, "garant" du bon fonctionnement des institutions, de la répartition des pouvoirs et de l'indépendance de l'Autorité judiciaire, plus haut magistrat, en charge des grandes orientations de la politique nationale et internationale du pays. Et, de facto, soumis à la critique journalistique propre à toute démocratie représentative...

Le 17 janvier 2008, Yves Thréard, le directeur adjoint de la rédaction du Figaro, quotidien de droite défenseur zélé du président Sarkozy, confessait lors d'une conférence sur la liberté de l'information que Nicolas Sarkozy "déteste les journalistes".

Cette détestation du journalisme indépendant et l'obsession des sondages expliquent certainement la violence de la menace adressée à la presse. Elles n'exonèrent pas le moins du monde la responsabilité du président, au contraire. Il serait dommage que la France comme à ressembler à des pays dont le régime politique est trop peu démocratique.

Comble du ridicule, c'est la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme en personne, Mme Rama Yade, qui s'autorisait à insulter les journalistes, les traitant, suite à "l'affaire du SMS", de "charognards"... Le monde à l'envers dans la France de Sarkozy.

Mme Yade, insultant les journalistes, le 8 février 2008. Décrivant un monde immoral se livrant à une "chasse à l'homme" contre la "proie" Sarkozy... Comble de l'hypocrisie... Se rend-elle compte que l'absence de scrupules, la bassesse, l'immoralité etc. sont d'abord les traits marquants de son cher président, sur le sort duquel il faudrait pleurnicher avec elle. Mais qui risque aujourd'hui le prison, sinon un journaliste? On la savait communautariste, opportuniste, on la découvre menteuse, méchante, ridicule et plus grave au regard des responsabilités qu'elle occupe, hostile à la presse, un des piliers de la démocratie dans le monde.

______

En déposant cette plainte au pénal contre le site internet d'un organe de presse de référence, sur un sujet aussi pitoyable que ses rapports avec son ex-femme, l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine, au lieu de suivre une autre voie, continue d'abaisser la fonction présidentielle.

En outre, il remet en cause gravement la liberté de la presse en France, à savoir un des piliers de la démocratie et, historiquement parlant, l'aboutissement de combats constants contre la censure.

Devenu président, au-dessus des partis et au service du pays comme de tous les Français, Nicolas Sarkozy ne devrait pas s'émouvoir de tel ou tel papier sur sa vie privée, dont il avait fait le choix, depuis des années et des mois, de faire un instrument de "sa" politique.

Quand des politologues de droite le comparent à Napoléon III, ils se trompent. Quand Ségolène Royal le compare au Louis XIV de Versailles, elle est encore trop charitable.

Ce président évoquerait plutôt un Charles X, frère du décapité Louis XVI, chantre ridicule et réactionnaire de la Restauration de l'Ancien Régime, méprisant le peuple et vivant dans un monde irréel, prompt à rétablir le sacre, sans en être à la hauteur. C'est en partie en voulant supprimer la liberté de la presse, par les ordonnances du 25 juillet 1830, qu'il  provoqua une révolution et dut piteusement abdiquer le 2 août suivant.

Mais Nicolas Sarkozy, président "très-chrétien" et bling bling à la fois, connaît-il l'histoire du pays qu'il est censé présider? Rien n'est moins sûr...  Peut-être devrait-il lire le philosophe Alain, toujours soucieux de la séparation des pouvoirs et méfiant vis-à-vis du pouvoir personnel? Mais connaît-il la philosophie politique française? Chacun peut en douter...

Espérons que la Justice française ne fera pas honte au peuple au nom duquel elle s'exerce et défendra la liberté de la presse dans la "patrie des droits de l'homme" et du citoyen.

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Commentaires
C
C'est la première fois que je reçois un commentaire de votre part et donc je le publie. Aucun ne m'est parvenu jusque là. Peut-être y a-t-il un problème technique -ça arrive fréquemment- dans l'enregistrement de vos messages mais je n'en ai effacé aucun par définition! Vous être le bienvenu, seuls les commentaires calomnieux ne sont pas publiés!<br /> Je vous précise que je ne vends pas de journal!<br /> Cordialement!
Répondre
D
Je n'ai JAMAIS pu passer un post sur votre site.<br /> Censure.<br /> Je n'acheterai plus votre journal.
Répondre
Journal d'un ségoléniste ! Et autres petites histoires !
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