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Journal d'un ségoléniste ! Et autres petites histoires !
7 février 2008

RAMA YADE, SYMBOLE DU REGNE DE L'OPPORTUNISME ET DU CYNISME ANTI-REPUBLICAINS SOUS SARKOZY

Symbole de l'"ouverture-imposture" pratiquée par le "très-chrétien" président Nicolas Sarkozy, Rama Yade ne s'était pas cachée d'avoir rejoint le candidat qu'il était, non pas au nom de l'intérêt supposé général, mais pour une seule et unique raison: la défense de la "discrimination positive raciale". Mesure contraire à la Constitution de la Ve République comme à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 -dont elle a été paradoxalement nommée secrétaire d'Etat (sic). Comble de l'immoralisme ou de la vacuité politique au pouvoir aujourd'hui, on découvre que ce sont les sondages donnant gagnant l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine, puis sa victoire, qui l'ont motivée à postuler à un poste dans son futur gouvernement, et aucunement un accord général sur son projet... Vide sidéral du sarkozysme et rupture avec les principes fondamentaux de la République comme de la philosophie politique française, telle est la marque de fabrique du nouveau pouvoir, inculte mais télégénique...

ALBERT CAMUS

"Rien n'étant vrai ni faux, bon ou mauvais,

la règle sera de se montrer le plus efficace,

c'est-à-dire le plus fort."

L_homme_r_volt__de_Albert_CamusAlbert Camus,

L'homme révolté

 

 

 

 

 

LE NAUFRAGE DE L'ETHIQUE POLITIQUE DANS LE SARKOZYSME TOUT-PUISSANT:

Pour ceux qui en doutaient encore, la politique d'"ouverture" annoncée par l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine et actuel président de la République n'est qu'un leurre, confinant à un déni médiatique de démocratie.

Nicolas_Sarkozy__Bernard_Kouchner_et_Rama_YadeLa nomination de personnalités dites "de gauche", tels Fadela Amara, au secrétariat d'Etat à la Blog_de_Fadela_AmaraVille, Bernard Kouchner, aux Affaires étrangères et Rama Yade, au secrétariat d'Etat aux droits de l'homme, n'a rien changé, en termes politiques ou "philosophiques", osons le mot, aux orientations ultra-droitières et anti-républicaines de la présidence Sarkozy.

Ceux-ci ont mené la danse médiatique chacun à leur tour, en prétendant s'opposer à telle ou telle décision du gouvernement, tout en en restant des membres solidaires, conformément à la pratique de la Constitution de la Ve République:

  • Mme Amara après avoir qualifié de "dégueulasse" la politique d'immigration actuelle, s'est tue et est rentrée dans le rang

  • M. Kouchner, chantre d'une diplomatie des "droits de l'homme", après avoir fait campagne pour la candidate socialiste, Ségolène Royal, notamment contre l'instauration des franchises médicales, s'est avoué "résigné" à la visite triomphale du dictateur lybien Kadhafi

  • Mme Yade après avoir fait la une d'un quotidien de référence, avec une diatribe toute préparée contre la venue de ce dernier à Paris, s'est aussitôt "calmée" et n'a pas démissionné.

Nicolas_Sarkozy_et_Mouammar_Kadhafi

Le tout au bénéfice de la stratégie de destabilisation de la démocratie représentative et de la vie des partis politiques français menée par Nicolas Sarkozy.

Qu'illustrent cette impuissance et ces reniements sinon ce fait que dans le sarkozysme, pour paraphraser Camus, "rien Ministres_sans_fronti_re_politiquen'étant vrai ni faux, bon ou mauvais", la vacuité ou la confusion des idées politiques régnant, ces personnalités suivent leur propre intérêt de carrière, au plus près de l'"homme fort" et du pouvoir? Quoi d'autre qu'un mépris pour la "chose publique", pour l'"intérêt général" et le destin du pays? Aucune conviction politique ne les anime, en ce sens précis en tous cas.

La preuve en est que Mme Yade, invitée du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), militant pour la "cause" particulariste "noire", le 30 janvier dernier, avouait en substance à Axel Ardes et Chou Sin, rédacteurs du Bondyblog, que peu lui importait la confrontation des projets de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy, qui étaient et demeurent radicalement opposés pour la France. L'enjeu pour elle étant de rallier "le plus fort" dans les sondages, afin d'être présente au gouvernement.

Affiches_des_candidats___l__lection_pr_sidentielle_de_2007

Les différentes affiches électorales des différents candidats à l'élection présidentielle de 2007, autant de projets radicalement opposés pour la France... Ou la République démocratique aux urnes...

Dans ce raisonnement, peu importe, malgré quelques désaccords ici ou là, que le prochain élu soit de gauche ou de droite, soit ultra-libéral ou social-démocrate, qu'il mène une politique en faveur des classes déjà aisées ou régie par le souci d'une juste répartition des richesses. Peu importent les choix économiques et sociaux, la politique d'immigration, l'orientation de la politique étrangère et autres balivernes éculées...

Après la fin des idéologies, c'est donc à l'effondrement de la politique, à la dépolitisation, à la désocialisation des enjeux que nous convie Rama Yade... Non sans une conviction de substitution.

 

Rama Yade
Vidéo envoyée par Bondy_Blog

Le 30 janvier 2008, Rama Yade était présente au dîner du CRAN, elle parle ici de "nous les noirs" et explique son engagement auprès de Nicolas Sarkozy. A la fin, vous entendrez seulement sa voix nous disant "ne serait-ce que par intérêt, y'a Ségolène Royal y'a Nicolas Sarkozy", "Sarkozy avait 50% de chances". "Qu'est-ce qu'on fait [...] c'est fini pour les noirs"; "pourquoi moi je suis rentrée dans le gouvernement", "parce je voulais pas avoir souffert pendant toute la campagne électorale et qu'apèrs y'ait tout le monde y'a pas moi"... Faire avancer la cause des noirs dont elle prétend être le défenseur patenté, au-delà de tout intérêt général, tel était son seul but...

 

RAMA YADE,  LA CAUSE DES NOIRS AVANT LA DEFENSE DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN:

Rama_Yade___l_UMPCar le cas de Rama Yade bien plus intéressant que celui de ses collègues. A défaut de "solidarité gouvernementale", on peut parler à son égard d'une "affinité élective idéologique" de choc avec le président de la République. Elle partage avec lui une conviction forte qui ne s'inscrit effectivement pas dans celui du traditionnel clivage droite-gauche, mais dans celui d'un affrontement entre projet anti-républicain et projet républicain. Et le détricotage des fondamentaux républicains a été très tôt revendiqué par Nicolas Sarkozy. Symptomatique d'une France dont la culture politique s'est peu à peu effondrée.

En effet, comme elle l'avait déjà déclaré, son ralliement au candidat Nicolas Slogans_FNSarkozy, pourtant élu sur un discours en partie calqué sur celui de Jean-Marie Le Pen, chef du parti d'extrême-droite du Front National, se fondait sur une seule et unique idée, anti-républicaine par principe, mais défendue par l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine: la "discrimination positive raciale". Mesure censée en finir avec les discriminations sociales bien réelles que rencontrent nombre de citoyens français d'origine étrangère.

D_claration_des_droits_de_l_homme_et_du_citoyen_de_1789Le plus affligeant réside donc certainement dans le fait qu'elle ait été nommée secrétaire d'EtatCode_noir aux droits de l'homme quand ce qui a motivé son entrée au gouvernement était la "cause des noirs", comme elle le rappelle aux blogueurs de Bondy. Ainsi l'humanisme, la conception de l'homme, affranchi des déterminismes "raciaux" ou pseudo-religieux, sont-ils jetés aux orties.

La principale cible des défenseurs des "minorités" et du communautarisme, qui furent pendant longtemps de gauche, est d'ailleurs précisément la Déclaration de 1789, avec sa conception universaliste et citoyenne de l'être humain et du citoyen, prétendues "aveugles" aux différences et donc, par ricochet, racistes. L'homme, dans la vision communatariste comme sarkozienne, est "assigné à résidence ethnique", soit tout le contraire du message porté par la France républicaine -d'ailleurs trahi tant dans les colonies que sous Vichy.

La censure par le Conseil constitutionnel, le 15 novembre 2007, du projet d'instauration de statistiques raciales, pudiquement dénommées "ethniques" mais fondées sur la couleur de la peau, au nom de l'article Ier de la Constitution-stipulant que la République "indivisible [...] assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans disctinction d'origine, de race ou de religion"-, prouve le caractère anti-constitutionnel et anti-républicain de cette vision racialisée de la France, chère à Nicolas Sarkozy et à Rama Yade.

Fronton_du_Conseil_constitutionnel

Le fronton du Conseil constitutionnel, dernier rempart contre les entorses continues à la Constitution, dont Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il en modifierait bientôt le préambule, annonce des plus inquiétantes...

Mais pour Mme Yade, on peut penser que la promotion de cette seule mesure prime sur le reste de la politique d'ensemble préparée et menée par laNoirs_de_Franceprésidence Sarkozy et son gouvernement. Politique-maketing, "démarchie", comme l'appelait l'économiste Hayek, fragmentation du collectif et défense des particularismes ethniques, voilà ce dont Mme Yade est le symbole. L'absence de culture républicaine de Nicolas Sarkozy faisant le reste, on peut penser qu'elle défendra "sa" cause comme elle l'entend.

D'ailleurs, la censure du Conseil constitutionnel sera contournée, comme l'a annoncé le président de la République lors de sa conférence de presse du 8 janvier 2008. Le préambule de la Constitution, qui contient la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen,  sera en effet modifié. La notion de "diversité" y sera inscrite, autorisant probablement la mesure d'une "diversité raciale" française, créant des "minorités" en fonction de la couleur de la peau. Ainsi sera posé un jalon pour la "discrimination positive" des dites "minorités ethniques", fragmentant le tissu social et civiqueen préparant le terrain à une communautarisation par la loi de la population française. La notion de peuple y perdant tout son sens, et avec elle celle de citoyenneté...

Anne_Marie_Le_Pourhiet_par_Agn_s_JaninComme le rappelle fermement Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public, dans un papier pour Marianne, en date du 5 février 2008, intitulé "LaLa_Constitution_de_la_Ve_R_publique_d_chir_e trahison de la République... par son président", la création d'un comité, dénué de toute légitimité démocratique, chargé de modifier le préambule de la Constitution, n'a rien à voir avec la commission Balladur, mise en place pour réaménager l'organisation des pouvoirs. Il s'agit ni plus ni moins que "de s'attaquer aux fondements de la République tout court, à travers une remise en cause des dispositions constitutionnelles de fond, et non plus des seules règles d'organisation". Pour les raisons évoquées plus haut, la juriste de poser qu'"inscrire le "respect de la diversité"dans le préambule de la Constitution revient à anéantir l'égalité "en droits" proclamée en 1789, et à substituer l'homme situé et déterminé à l'homme libre qui s'auto-détermine", grave régression du point de vue de notre civilisation républicaine fondée sur la dignité, la liberté et la perfectibilité des hommes, égaux devant la loi.

Le 8 novembre 2008, répondant à une question de la journaliste Memona Hintermann, farouche défenseuse de l'égalité républicaine, Nicolas Sarkozy annonçait la modification du préambule de la Constitution pour y introduire la notion vague de "diversité", dont le mot pourrait cacher en fait l'adoption du modèle états-unien -ou indien- de discrimination positive -raciale, ethnique ou tribale.

GhettoPuisque le "très-chrétien" Nicolas Sarkozy a récemment parlé de "politique de civilisation" sans qu'on n'en sache plus, une évolution assez claire se dessine: un projet de société dépolitisée et racialisée, où le citoyen sera supplanté par le consommateur et l'homo ethnicus, "croyant" de surcroît. Ce que confirme et condamne encore Anne-Marie Le Pourhiet, sur la forme comme sur le fond et d'un point de vue démocratique: "On a le droit de vouloir changer de civilisation, donc de constitution, en choisissant éventuellement le parti de la réaction, mais on ne peut bouleverser à ce point le contrat social d'un peuple sans qu'il y consente. Jamais, durant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy n'a proposé aux Français l'abandon du modèle républicain qu'il n'a, au contraire, pas cessé de vanter. Il n'a donc pas été mandaté pour opérer ce bouleversement et une telle proposition nécessite assurément un référendum constituant".

Or, il est certain que M. Sarkozy ne procédera à aucune consultation populaire sur quelque réforme que ce soit, encore moins relative à un sujet aussi grave. Lequel suppose pourtant un débat national de grande ampleur avec le temps nécessaire au considérable travail de pédagogie qu'implique un tel séisme "civilisationnel". Le fait qu'il ait déjà rejeté le recours au référendum tant sur l'Europe, sur la laïcité que sur les institutions est de très mauvaise augure.

R_f_rendum_d_mocratique

Parce qu'il s'agit bien là d'une rupture avec la civilisation républicaine et le "vivre-ensemble" patiemment, et non sans tragédies, bâtis depuis des siècles...Laissant place à un individualisme et à un chauvinisme chevronnés, à ce "narcissisme des petites différences", qu'il soit pseudo-religieux ou ethno-racial, évoqué en son temps par Freud dans Malaise dans la culture... Rama Yade en est le symbole éclatant, au sein du gouvernement en place...

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Les réponses, fournies par Rama Yade au Bondy Blog, confirment donc le caractère fallacieux de l'"ouverture", qui relève bien du débauchage de personnalités "iconoclastes" et ambitieuses -même si Mme Yade assure s'être "imposée" à Nicolas Sarkozy, il n'en demeure pas moins que c'est lui qui l'a nommée-, selon leur degré de popularité médiatique supposé.

S'il n'y a pas de "solidarité gouvernementale", comme le supposent les articles 20, 49 et 50 de la Constitution, c'est tout simplement parce que les ministres d'"ouverture", sans parler des autres, ne travaillent pas au nom de l'intérêt général du pays, défini pour 5 ans par le peuple lors de l'élection présidentielle du 6 mai 2007. Ils travaillent chacun pour leur "marché politique" propre, d'où les dissensions récurrentes au sein du gouvernement, sans même évoquer la grogne des parlementaires devant lesquel ce dernier est responsable.

Rien de politique là-dedans, si ce n'est un projet de déconstruction des principes philosophiques de la République, déposés dans le préambule de la Constitution.

Car s'agissant de Mme Rama Yade, à moins qu'elle ne désavoue ses propos, il est clair qu'elle travaille pour elle-même d'une part, et pour une cause bien précise d'autre part, celle d'une "minorité de gens de couleur". Catégorie inconstitutionnelle.

Au-delà de l'effondrement de l'éthique politique qui règne aujourd'hui à l'Elysée comme dans les ministères, avec la modification annoncée du préambule de la Constitution, nous allons assister à la méticuleuse destruction des grands principes philosophiques et politiques de la République.

Nommée par le président de la République, selon la pratique discrétionnaire en vigueur, Rama Yade peut compter sur son appui, comme cela a été le cas lors de la venue à Paris du dictateur lybien Kadhafi.

Au-delà, on peut supposer qu'elle peut aussi se réjouir d'une convergence de vue ou d'un aveuglement partagé avec Nicolas Sarkozy -"le plus fort", comme l'écrivait Camus-, s'agissant de l'abolition de la République "une et indivisible" au profit de la consécration juridique du communautarisme et de la "racialisation" de la société française, obtenues en catimini et dans le dos du peuple français.

Ira-ton vers une société divisée en communautés ethno-raciales où l'égalité des droits sera abolie à la faveur d'un système de distribution ou de privation de droits en fonction de la couleur de peau de nos concitoyens? La nuit du 4 août 1789, qui abolit les privilèges, sera-t-elle nulle et non avenue?

La société française deviendra-t-elle une société de plus en plus inégalitaire, où la solidarité nationale sera vidée de son sens mais dans laquelle des micro-élites "racialisées" seront encouragées et affichées pour cacher l'état général du pays et les souffrances sociales de pans entiers de la population -et notamment des personnes issues de l'immigration?

Il faudra suivre attentivement les travaux de cet énième comité discrétionnaire, dans son ambition de bafouer nos principes républicains fondateurs, de manière absolument antidémocratique...

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Vous pouvez signer la pétition en ligne de:

-SOS racisme: "Contre la statistique ethnique"

http://www.fichepasmonpote.com/

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Commentaires
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