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Journal d'un ségoléniste ! Et autres petites histoires !
29 mai 2007

L'HYPER-VIOLENCE EST FILLE DE LA SOCIETE DE CONSOMMATION DE MASSE, M. SARKOZY... ECOUTEZ DONC PLUTOT MME ROYAL

La "racaille" - que fustige Nicolas Sarkozy - et la société ultra-libérale - qu'incarne Nicolas Sarkozy - partagent en fait au moins une même "valeur": "faire du fric et consommer à tout prix"... "Etre le plus fort et imposer la loi du plus fort".

Raillée pour ses prises de position sur la violence de notre société de consom-munication de masse - via la télévision ou encore les jeux vidéos -, Ségolène Royal avait vu juste dès 1988.

 

Mais elle s'attaquait, ce faisant, au grand patronat des médias, notamment Bouygues, qui possédait "le Club Dorothée",et les autres détenteurs capitalistes des chaînes privées.

Ce même patronat qui lui en fera payer les frais en 2007, pendant sa campagne présidentielle.

Nicolas Sarkozy aura capté les voix du Front national, au second tour de l'élection de 2002 devant le candidat socialiste Lionel Jospin, en grande partie en instrumentalisant ce thème des violences quotidiennes et en les liant à l'immigration.

Ségolène Royal avait élaboré, après de longs débat participatifs, notamment au coeur des cités les plus difficiles, dans son "Pacte de Bondy" : tout un programme de responsabilisation et d'engagement d'accompagnement de l'Etat à l'accès social de tous les jeunes à un premier emploi comme à la possibilité de créer une première entreprise, balayant le misérabilisme et les thèses racistes des uns et des autres sur ce thème.

 

 

 

JEAN BAUDRILLARD

"La société de consommation est, dans un même mouvement, une société de sollicitude et une société de répression, une société pacifiée et une société de violence.

[...]

Il n'y a pas de "besoin satisfait", c'est-à-dire quelque chose d'achevé, [...] il n'y a que du désir, et le désir est ambivalent. [...]

La violence en société d'abondance [...], radicalement différente de celle qu'engendrent la pauvreté, la pénurie, l'exploitation - c'est l'émergence en acte de la négativité du désir, omise, occultée, censurée par la positivité totale du besoin".

La_soci_t__de_consommation_de_Jean_Baudrillard

 

 

Jean Baudrillard,

La société de consommation

 

 

 

 

 

SEGOLENE ROYAL

 

 

"La même idéologie [de lutte pour la survie] sous-tend le dessin animé japonais le plus vendu et le plus regardé, Dragoon Ball; qui entraîne un chiffre d'affaires considérable sur les produits dérivés.

La manifestation de la force physique en est le seul objectif, et sans aucune raison [...]. Le tout sans aucun humour.

C'est l'apologie de la violence brute, de la violence comme seul moyen de triompher (le faible ne gagne jamais, pas même par la ruse).

L'individualisme y est absolu et se conjugue avec la fascination pour la mort, la laideur, la souffrance infligée.

[...]

Pas un arbre, pas une fleur. Le monde proposé est bétonné, métallisé, déshumanisé. Un monde totalitaire. Et cela plaît. A la folie.

[...]

Cette idéologie, lentement et profondément instillée dès le plus jeune âge, est-elle anodine? Les enfants font-ils d'eux-mêmes la part des choses? Si l'on était certain qu'une parole d'adulte vienne relativiser l'impact de l'image, cela rassurerait. Mais on sait bien que la télévision est devenue la première gardienne de la solitude des jeunes, et qu'ils s'y abreuvent de la culture matérialiste et brutale qui imprègne toute la société."

La_v_rit__d_une_femme_de_S_gol_ne_Royal Ségolène Royal,

La vérité d'une femme

 

 

 

 

 

 

FRANCOISE DOLTO

 

"Même actuellement, bien que nous ne soyons plus dans ces prégnances de danger (par exemple le risque de mourir, de ne pas satisfaire le besoin de nourriture), nous sommes encore habités par une angoisse qui fait que tout être humain peut être notre ennemi sans merci."

"N'ayant plus de raison d'être aussi dangereux les uns pour les autres, nous continuons d'avoir en nous cette agressivité dangereuse dans les pulsions refoulées.

D'où l'impératif des sublimations de ces pulsions dans la culture, sinon nous reviendrions au meurtre fratricide."

"La Guerre du Feu, c'est l'enfance symbolique de l'humanité. Tous les enfants commencent par agresser ; tous. Ceux qui persistent adultes sont des individus qui n'ont pas eu la possibilité de sublimer dans des activités créatrices et licites ces pulsions agressives."

 

 

DOLTOLACAUSEDESENFANTS

Françoise Dolto,

La cause des enfants

 

 

 

 

 

 

.

 

On aurait tort d'oublier que c'est l'ancien ministre de l'Intérieur, M. Sarkozy, qui a été élu président de la République le 6 mai 2007. Et ce en ayant instrumentalisé tous les faits divers possibles, et au premier chef, les violences survenues à la gare du Nord, fin mars 2007.

 

 

 

Il ne faudrait pas oublier non plus que les sondages basculèrent définitivement en faveur de M. Sarkozy après ces incidents de la gare du Nord, et après que celui-ci eût accusé la gauche, et la candidate socialiste, Mme Royal, d'être les complices des délinquants, "du côté des fraudeurs" - sur LCI le 1er avril 2007.

Accusation dont elle était obligée de se défendre sur France 3 :

 

 

Ségolène Royal se défendant des accusations de Nicolas Sarkozy selon lesquelles elle serait la "complice des fraudeurs"


 

Malheureusement, M. Sarkozy ne parle jamais des causes ni du contexte social et culturel qui pourraient favoriser une violence endémique entre une partie de la jeunesse et les représentants de l'Etat.

Il préfère accuser la gauche d'être la seule responsable de cet état de fait sans autre forme d'analyse.

Pourtant, Ségolène Royal, rompant avec un certain "angélisme" de la gauche jospinienne, avait tenté et réussi à mobiliser, à responsabiliser et à redonner de l'espoir aux jeunes des banlieues oubliées de France, comme à Bondy, après un long débat participatif.

Un Etat-accompagnateur, dans une République unie et une France métissée tournée vers l'avenir naîtrait. Par-delà toutes les oligarchies et leurs réseaux discriminants en place.

 

 

 

 Et pour cause. Si les explications sociales ou économiques - excuses parfois - des violences urbaines semblent être incomplètes, il faut s'attaquer aux causes "culturelles" et même "civilisationnelles" de cette hyper-violence globale et locale : "glocale".

 

Il faut enfin se demander comment notre civilisation peut générer une telle culture de la violence qui n'a rien à voir, aujourd'hui :

- ni avec l'origine culturelle ou nationale des délinquants ou criminels : ceci est le fonds de roulement et de commerce de l'extrême-droite française raciste, antisémite, antiféministe et homophobe

- ni avec leur origine sociale : la commisssion quotidienne d'actes délictueux voire criminels est en voie d'expansion et de banalisation sociale

- ni avec leur condition de pauvreté ou de richesse : les milieux petits-bourgeois, "la grande bourgeoisie capitaliste et impérialiste" et les "bas-fonds" criminels, selon la thèse de Hannah Arendt se nourrissent les uns et les autres mutuellement tandis que le "persona", les "habitus" du "jeune des cités" s'universalise

- ni avec leur condition d'habitat : la délinquance quotidienne se répand dans le milieux les plus ruraux selon un mode identificatoire aux jeunes délinquants des cités HLM de façon explosive.


Il faut aussi une volonté politique de fer et une conviction féroce, telles celles manifestées en début de campagne par Ségolène Royal, pour comprendre les effets dévastateurs de cette dernière.

 

______

 

Une société de consommation qui promeut, à la télévision ou à la radio, dans les séries, les films, les chansons, les émissions de jeux ou de "télé-réalité", les jeux-vidéos, sur Internet et jusqu'aux "ordiphones", des discours machistes, sexistes, homophobes, hyper individualistes, le culte du plus fort -tout cela dans le but de gagner des parts de marché et de "faire de l'argent" - n'a-t-elle pas sa part de responsabilité?

______

get_rich_or_die_tryin_ver3

 

R_ussir_ou_mourir

 

Affiches d'un film dont le héros est le rappeur américain 50 cent, au titre et au visuel évocateurs: histoire d'un jeune noir emlématique d'une société états-unienne dont les dérives ultra libérales et le culte suprême de l'argent produisent d'une part une pauvreté, un chaos familial et psychologique parfois irrémédiables, d'autre part des criminels en puissance n'entrevoyant d'autre moyen de "s'en sortir" que de basculer dans la délinquance la plus dure

______

 

A cet égard, l'étude de certains textes de rap comme de certains clips vidéo hip hop est éloquente. Les valeurs et les images qui dominent sont précisément celles de l'ultra libéralisme: l'argent facile, le "tout consommable" -les femmes notamment-, la compétition à tout prix, la "réussite par le fric" etc.

Tout l'inverse du "rap conscient", notamment féminin, né dans une société états-unienne post-raciste et encore racialisée, ghettoïsée en fonction de la race, gangrénée par la consommation et la délinquance.

 

Ainsi la rappeuse MC Lyte, en 1991, ferait un tabac avec sa magnifique chanson "Poor Georgie", dans laquelle elle dénonçait les méfaits de la consommation de stupéfiants comme d'alcool à travers le récit de la mort d'un jeune du ghetto dans un accident de voiture :

"La chanson n'est pas posée pour vous dire que je suis dans la peine

Mais elle vous dis que l'avenir de personne n'est garanti ici [...]

Réveillez-vous, il est important que vous sachiez ça [...]

Et n'allez pas croire que ça n'arrive qu'aux autres",

rappait-elle en conclusion.

 

 

 

Le "soft-power" états-unien - avec ses ramifications et déclinaisons - qui innerve l'Occident comme la planète de ces anti-valeurs aura des comptes historiques à rendre sur ce point, comme l'Europe et tout  continent doivent le faire à d'autres égards. 

Quelle vision du monde pour la jeunesse!

 

Si l'on veut comprendre la violence endémique des sociétés riches, il faut d'urgence relire le sociologue Baudrillard, qui avait entrevu le lien serré entre les "valeurs" de la "société de consommation" et la "violence gratuite" de ceux à qui l'on ne cesse de dire que le "sens de la vie" est de posséder toujours plus, de consommer et de gagner sans scrupules, de satisfaire leurs désirs sans limites.

 

A mettre en valeur et à vendre les idéaux de compétition, le culte du plus fort, le mépris pour les plus faibles, l'égoïsme des intérêts particuliers, à dévaloriser le rôle de l'Etat et le souci de la cohésion sociale, la société ultra libérale produit et produira toujours plus de délinquants enfermés dans un "univers culturel "où selon la formule du philosophe Hobbes, "l'homme est un loup pour l'homme".

 

 

.

 

 

 

Contrairement à ce qu'affirme M. Sarkozy, la violence est consubstantielle de la société ultra libérale. Et le discours ultra répressif comme la répression - qui ont fait la victoire de M. Sarkozy -, ne sont que l'arbre qui masque la forêt, que des non solutions à court terme -qui poseront d'ailleurs vite la question de la surpopulation carcérale.

 

Il serait malheureux de basculer dans la société ultra libérale voulue par M. Sarkozy, laquelle, comme le prouvent les exemples britanniques ou états-uniens, nous enfermerait dans le cycle infernal de la violence de masse et de la répression quotidienne. C'était déjà la voie catastrophique qu'avait empruntée le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy... Avec les résultats que l'on connut...

  

 

 

Pour finir, et en attendant que la gauche rénovée dénonce la violence inhérente au modèle de société ultra-libérale, méditons cette conviction de l'ancien président de la République française, pour qui la paix civile et la cohésion nationale étaient indissolublement liées à l'harmonie sociale :

 

 

 

 

En 1988, se présentant à nouveau à la présidentielle, M. Mitterrand rappelait le lien entre paix civile et harmonie sociale

_________

 

Le programme Sarkozy, c'est la production de futurs délinquants, RDV est donné dans 5 ans. Précisément sur ce thème de la violence...

A ne voir en la violence qu'un appel à plus de répression, à l'instrumentaliser en pleine campagne présidentielle, l'incompétent ancien ministre de l'Intérieur paraît bien mal placé désormais pour régler ce qui est en fait un problème de civilisation : celle de la violence généralisée qu'il promeut aujourd'hui.

Phénomène glocal par excellence...

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Commentaires
S
Non Monsieur Sarkozi il a raison, il fallai enlever la racaille mais il a pas pu a cause de ségolène et de françois hollande.
Répondre
C
Comme un air de déja vu...<br /> <br /> la violence comme prétexte médiatique!
Répondre
C
Comme un air de déja vu...<br /> <br /> la violence comme prétexte médiatique!
Répondre
C
Comme un air de déja vu...<br /> <br /> la violence comme prétexte médiatique!
Répondre
C
Comme un air de déja vu...<br /> <br /> la violence comme prétexte médiatique!
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