LA FRANCE FUT UN PAYS D'ACCUEIL, M. SARKOZY ET SEGOLENE ROYAL REFUSE TOUTE NOTION D'IMMIGRATION SUBIE.
L'"immigration choisie" ou le tri sélectif des humains aux portes de l'entreprise "France"...
Un reniement de tous les principes fondamentaux de la République, une adoption des thèses xénophobes de l'extrême-droite, dont Ségolène Royal estime tout simplement qu'elle est indigne de notre pays, de son histoire comme de la réalité des faits.
HONORE DE BALZAC
"Les exilés de tous les pays ont bien raison de tendre vers la France, comme le font les âmes du purgatoire vers le paradis. Quelle nation que celle où il se trouve des secours, des coeurs généreux partout!"
La Cousine Bette
SEGOLENE ROYAL
"Je trouve indigne de parler d'immigration subie comme si l'immigré était un fléau s'abattant sur la France et notre pays - avant la droite - un territoire sans règles sur le séjour des étrangers. Et je trouve indigne cette proposition de créer un ministère de l'Immigration qui soit aussi un ministère de l'Identité nationale, comme si celle-ci était naturellement menacée par celle-là ! Comme si l'immigré était, par nature, un danger pour notre identité !"
Maintenant,
Ségolène Royal répond à Marie-Françoise Colombani
Substituer l'"immigration choisie" à l'"immigration subie", telle a été l'antienne de l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine et ministre de l'Intérieur, M. Sarkozy, élu le 6 mai 2007 président de la République. Notion finalement retenue par la "loi relative à l'immigation et à l'intégration" du 24 juillet 2006.
La question n'est pas ici de nier le fait que la régulation des flux migratoires soit constitutive de l'Etat-nation moderne. Il s'agit en fait une fois de plus du mépris revendiqué par M. Sarkozy pour la conception traditionnelle - bien que souvent malmenée - de la France comme "terre d'accueil", pour les étrangers, les immigrés et bien entendu les réfugiés politiques.
L'"immigration de la misère", ici en Espagne
Conception politique multiséculaire que résume l'adage latin quid est in territorio est de territorio. Qui s'installe sur le territoire français appartient désormais à la France, en ressortit. Ce qui suppose évidemment une forte volonté politique d'intégration et l'absence de tout soupçon a priori sur les femmes et les hommes accueillis. On ne saurait nier les succès de l'assimilation culturelle et politique en France de milliers et de milliers d'étrangers - et ce malgré toutes les difficultés qu'elle suppose.
Solennité des cérémonies de remise des
décrets de naturalisation
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A cette tradition, Nicolas Sarkozy avait de toute façon opposé un slogan repris à Jean-Marie Le-Pen, à savoir, "la France, tu l'aimes ou tu la quittes"...
Sarkozy : France, Aime-la ou quitte-la!
Vidéo envoyée par leruisseau
M. Sarkozy avait repris pendant sa campagne le fameux slogan de Jean-Marie Le Pen: "Aimez la France ou quittez-la", trahissant sur un ton badin extrêmement populiste la tradition chiraquienne de condamnation du Front national!
En usant du terme d'"immigration subie"pour résumer cette histoire, M. Sarkozy insulte de facto les immigrés et leurs descendants en instillant l'idée que la France aurait pâti ou souffert de leur arrivée et de leur installation, dans la droite ligne des idées de Jean-Marie Le Pen, chef de l'extrême-droite raciste, antisémite, homophobe et proto-fasciste.
En lui préférant la notion d'"immigration choisie", Sarkozy ne fait qu'inscrire dans "les tables de la loi" une vision purement économiste de la France comme entreprise, au détriment du "rêve français", politique, culturel et économique. Il s'inscrit dans la tradition de la droite d'après-guerre qui impulsa une immigration de travail de masse sans se donner les moyens de l'intégration - on pensait alors que les étrangers repartiraient sagement chez eux.
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Au titre Ier du Projet de loi relatif à l'immigration et à l'intégration: on découvrait :
"La création d’une carte de séjour "compétences et talents", d’une durée de trois ans, [qui] facilitera l’accueil dans notre pays d’étrangers dont la personnalité et le projet constituent des atouts pour le développement et le rayonnement de la France".
On constatera qu'il ne s'agit ni plus ni moins que d'effectuer "un tri sélectif des aspirants à l'entrée dans l'entreprise France"...
Mais la France est bien plus qu'une économie, et si la République était au clair avec ses principes, elle n'aurait pas besoin de sélectionner en amont les hommes et les femmes qu'elle veut accueillir, mais, tout en régulant avec les autres pays européens l'immigration, elle se donnerait les moyens d'une intégration réussie, pas seulement par le travail mais aussi par la culture et la politique.
Drôle de France qui se profile à l'horizon...
Comme le rappelle Ségolène Royal dans Maintenant :"Notre économie doit beaucoup à ceux qui sont venus d'ailleurs travailler dur chez nous, dans les mines, le bâtiment, l'industrie automobile, la sidérurgie, l'agriculture et bien d'autres secteurs. Avec nous, ils ont reconstruit le pays. Avec nous, ils contribuent à produire notre richesse nationale".
Nicolas Sarkozy ne procède-t-il donc pas là à une présentation révisionniste de l'histoire de l'immigration et de l'intégration en France? Si, et ce pour des raisons purement électoralistes.
Une fois encore, c'est toute la conception d'une France généreuse mais réaliste qui s'effiloche... La nouvelle Présidence ayant certainement pour projet d'en finir à tout jamais avec l'exception française - qu'elle semble méconnaître d'ailleurs- pour adapter le pays à une mondialisation à bien des égards déshumanisante... La privatisation des agences de délivrance des visas est à ce titre exemplaire.
En outre, l'amalgame entre République et nation est tout simplement scandaleux. La fixation d'une identité nationale au sein d'une administration, elle-même en charge de l'immigration est, comme l'a souligné Ségolène Royal, ignoble... Elle est par ailleurs le signe d'un affaissement effroyable sous les gouvernements précédents, de droite mais aussi de gauche jospiniste, des principes républicains comme de l'idée que l'intégration doit être avant tout civique...
Sarkozy copie Le Pen par INFOCOM-Net
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L'homme n'est plus alors envisagé que comme un "agent économique à valeur ajoutée"... L'immigré idéal comme un atome privé de famille et de culture, comme l'a dénoncé Ségolène Royal.
La France, ancienne "nation politique", deviendrait-elle enfin "une nation de boutiquiers"? Une immense machine à réduire les êtres humains à des chiffres, les immigrés les premiers, les pauvres ensuite... et qui sait par la suite?
Loin de procéder ainsi à une "synthèse des droites" ou à un étouffement de l'extrême-droite, Nicolas Sarkozy valide les thèses antirépublicaines qui furent à l'orgine du racisme d'Etat sous le régime de Vichy.
Comme l'écrivait Ségolène Royal, ni angélique ni intolérante, mais réaliste : "La France a besoin d'une politique de l'immigration qui allie efficacité, fermeté et humanité". Et de qualifier l'immigration choisie de "néocolonialisme".
Une chose est certaine, la répulsion que la France suscitera désormais pèsera lourd sur son rayonnement et l'affaiblira considérablement à n'en pas douter...
Une politique ferme contre l'immigration illégale certes. Mais à condition d'une politique généreuse, conforme aux idéaux républicains, claire et intelligente, notamment dans l'attribution de visas simplifiés alliée à une politique de co-développement donnant-donnant et des partenariats démultipliés, telle eût été une politique d'avenir...
La démagogie de toutes parts aura généré le pire... Le sarkozysme au pouvoir...
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Vous pouvez signer la pétition internationale en ligne du:
-Collectif d'historiens: "Non au ministère de l'Immigration et de l'identité nationale"