SARKOZY OU LA FIN DE LA DROITE REPUBLICAINE ET HUMANISTE

M. Sarkozy, vous avez détruit la droite républicaine et humaniste, en intégrant les idées de l'extrême-droite xénophobe, en mettant en cause la tradition d'indépendance nationale de la France dans le monde, en tenant des propos attentatoires à la dignité de la personnes humaine.

JACQUES CHIRAC

"Je suis convaincu que le libéralisme

est voué au même échec que le communisme

et qu'il conduira aux mêmes excès.

L'un comme l'autre sont des perversions de la pensée humaine".

Jacques Chirac,

à Pierre Péan en 2007.

M. Chirac, passionné par les civilisations extra européennes inaugure le musée Branly en 2006.

M. Sarkozy a, par son populisme langagier, sa violence et sa posture autoritaire et pseudo-sécuritaire, réussi à faire oublier son simplisme, son indigence, son manque de culture, sa fascination pour l'ultra-libéralisme "pseudo-américain", et la pauvreté de son parcours politique, marqué par l'ignorance du monde rural comme des milieux populaires auxquels il préfère les milieux financiers et le "show-biz". (Mais il est vrai que Neuilly est un peu à part dans notre vieux pays...) La reprise sans scrupules des thématiques xénophobes et le projet inouï de création d'un "ministère de l'identité nationale et de l'immigration" en disent long sur l'absence de culture historique -aurait-il oublier Vichy?- ou l'opportunisme effréné de M. Sarkozy.

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Or, la voix de la France, portée à l'étranger par M. Chirac, était républicaine, considérant que le politique, la chose publique ou l'intérêt général sont supérieurs à la vision économique, tant des idéologies communistes qu'ultralibérales.

Rappelons-nous, sur les questions sociales, que M. Chirac avait lui-même négocié avec des syndicalistes, lors des grandes grèves de 1968, qui avaient débouché, sous une présidence de droite, aux accords de Grenelle.

L'accord de Grenelle, met fin à un coflit social généralisé, fort de 7 millions de grévistes et de milliers d'occupations d'usines. Le 27 mai 1968, le SMIC est augmenté de 35%, la formation professionnelle est encouragée et le 27 décembre 1968, la section syndicale d'entreprise est reconnue.

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Quand M. Chirac prenait acte des dangers potentiels du libéralisme, il ne parlait pas du libéralisme politique ni du libéralisme économique, mais des possibles excès de l'ultralibéralisme idéologique, incompatibles avec les principes républicains fondamentaux:

          .vision de l'homme uniquement comme agent économique : abolition de la réduction du temps de travail, regroupement des ministères de l'Education et de la Culture

          .culte de la concurrence entre les hommes : "il y a ceux qui se lèvent tôt pour travailler et les parasites fainéants assistés"

          .darwinisme social: les plus faibles sont éliminés dès la naissance : "prédestination génétique au suicide"!

          .primat de l'économique sur le social et le politique : non intervention de la puissance publique pour réguler les effets dévastateurs du néo-capitalisme, contournement des syndicats et vote à bulletin secret de la grève -idée appliquée par Mme Thatcher en Grande Bretagne- pour diviser les travailleurs entre eux, limiter et encadrer le droit de grève, enfin division entre les Français par l'instauration d'un service minimum pour contrer l'effet social et politique de toute grève

          .culte du gain et de l'argent : "travailler plus pour gagner plus", favoriser les plus grandes fortunes -bouclier fiscal aidant

          .réduction de l'Etat au domaine de la sécurité : affaiblissement des services publics par la diminution du nombre des fonctionnaires

          .communautarisme plutôt que citoyenneté : refus de renforcer la démocratie par une réforme des institutions de la Vième République et encouragement du rôle des religieux dans le domaine social abandonné par l'Etat -en banlieue notamment

          .renoncement au message politique de la France dans le monde, alignement sur les Etats-Unis, fin de la consolidation des Etats et de l'encouragement de la laïcité dans le monde : en affichant son soutien à la guerre en Irak et sa proximité avec M. Bush, M. Sarkozy a cautionné une politique extrêmement dangereuse qui favorise les "communautés religieuses" au détriment des Etats.

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M. Chirac, pour avoir voyagé, a constaté, comme les organisations internationales commencent à le faire d'ailleurs, les dégâts humains provoqués par l'absence d'un Etat régulant un ultralibéralisme sans frein.

Tout devient alors marchandise: les enfants peuvent travailler, les organes être mis sur le marché, la prostitution encouragée etc., les Etats réduits au minimum vital, les mafias décuplées etc.

A long terme, il est évident que M. Chirac a raison. Il est en fait actuellement le dernier représentant d'une culture républicaine -"radicale-socialiste"- qui risque de disparaître si la nouvelle droite française de M. Sarkozy met en oeuvre les idées de celui-ci.

La démarche politique, les propos comme les idées véhiculées par M. Sarkozy, chef du grand parti de la droite française et présidentiable, semblent avoir réussi à éloigner durablement la droite française de la République et de l'humanisme.